Nouvelle constitution en Côte d’Ivoire : le Lider attaque Ouattara

by Amani Georges

La rédaction d’une nouvelle constitution en Côte d’Ivoire est toujours au centre des débats politiques. Après le FPI qui a appelé à faire campagne contre le projet du président Ouattara, c’est au tour du lider de passer à la charge. Lors d’un rassemblement avec ses partisans le 1er octobre 2016, Mamadou Koulibaly a passé au crible l’avant-projet du texte qui sera soumis aux ivoiriens par voie référendaire. Selon l’ancien cadre du FPI, le projet vise uniquement à renforcer l’autorité du chef de l’Etat.

La nouvelle constitution en Côte d’Ivoire était le principal centre d’intérêt des échanges qui ont eu lieu le 1er octobre 2016 entre le Lider et ses partisans. Le président de Liberté et Démocratie pour la République a animé une conférence samedi dernier autour de l’avant-projet du texte remis au président Alassane Ouattara le 24 septembre 2016. Selon Mamadou Koulibaly, le projet vise uniquement à doter le chef d’Etat ivoirien de pouvoirs plus importants : « au total, on a 184 articles pour renforcer les pouvoirs du président de la République, dépouiller le Parlement et créer des conflits », a souligné l’ancien cadre du FPI, avant d’ajouter que ce texte « ne règle pas les problèmes qu’il (SEM Alassane Ouattara, ndlr) a lui-même créés». L’analyse de Mamadou Koulibaly a porté sur des points essentiels parmi lesquels le controversé article 35. Voici ce qu’il pense de l’avant-projet de la législation voulue par le chef d’Etat.

L’article 35 dans la nouvelle constitution

Selon les informations dont nous disposons, le fameux article 35 relatif aux conditions d’éligibilité en Côte d’Ivoire sera supprimé et substitué par l’article 55. A en juger par l’analyse du président du Lider, le problème de l’ivoirité qu’Alassane Ouattara était censé résoudre en remaniant le texte de l’article 35 demeure toujours une réalité dans la nouvelle législation. Si le nouveau texte prévoit que tout candidat à une élection ivoirienne ne doit plus justifier de la nationalité ivoirienne de ses deux parents, Mamadou Koulibaly estime pour sa part que « ce n’est pas le ‘‘et’’ et le ‘‘ou’’ qui posaient problème, mais la notion ‘‘d’ivoirien d’origine’’ ». Pour l’ancien cadre du Front Populaire Ivoirien, le chef de l’Etat « n’a pas réglé les questions de l’ivoirité » avec la réforme de l’article 35 en ouvrant la voie à tout individu de nationalité ivoirienne, de mère ou de mère ivoirien d’origine. Selon le président du Lider, il y’a lieu même de redéfinir clairement la ‘‘notion d’ivoirien d’origine’’ qui prête toujours à diverses interprétations au pays.

Ouattara peut briguer un troisième mandat

« Dans ce projet, le président Ouattara a fait réussi à faire sauter les deux verrous qui le gênaient, c’est-à-dire la limite d’âge et en imposant le passage à une troisième République, il s’appuiera sur la non-retroactivité de la loi pour annuler les deux mandats qu’il a exécutés sous la deuxième République », a déclaré la chargée de communication de Liberté et Démocratie pour la République. Si le référendum en Côte d’Ivoire a lieu comme prévu et que le « oui » l’emporte, rien n’interdit en effet au président ivoirien de présenter de nouveau sa candidature, puisque la loi est rétroactive et fera fi par conséquent des deux premiers mandats du chef de l’Etat. C’est base de cette observation que le Lider a déclaré que le président ivoirien cherche plutôt à favoriser « les affaires de son clan ».

Un appel à boycotter le référendum

Toujours au centre de l’actualité ivoirienne, le projet de rédaction d’une nouvelle législation continue de susciter diverses vagues de réactions. Récemment, 15 ONG ont demandé un report du référendum, justifiant que le moment était inopportun pour le faire. Dans le même élan, le FPI et d’autres partis d’opposition sont en campagne contre le projet de nouvelle constitution ivoirienne. Mamadou Koulibaly s’aligne sur la même position et appelle à un véritable boycott du référendum. Pour ce faire, il compte poser bientôt un acte des plus symboliques. Le mercredi 5 octobre 2016, lorsque le chef de l’Etat se rendra au Parlement pour défendre le texte, et Mamadou Koulibaly compte s’y rendre également le même jour pour protester. Le président du Lider appelle également les jeunes à un sit-in devant le parlement ivoirien pour ‘‘dire non’’ au passage à la troisième République.

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