Côte d’Ivoire : Après Bouaké, la mutinerie gagne Daloa, Korhogo et Daoukro

by Laurence Guédé

Une contagion inquiétante

La mutinerie de Bouaké s’est répandue en milieu de journée aux villes de Daloa, de Korhogo et de Daoukro. L’actualité en Côte d’Ivoire du vendredi 6 janvier 2017 est largement dominée par le soulèvement militaire des ex-combattants qui a eu lieu dans la deuxième plus grande ville du pays : « Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2017, aux environs de 0h30, un groupe de militaires a fait irruption à l’état-major de la 3ème région militaire en faisant usage d’armes à feu.», a déclaré en cours de journée Alain-Donwahi, le ministre ivoirien chargé de la défense. Aussi, un responsable de l’armée ivoirienne a confié à l’AFP que les mutins ont cassé la poudrière du camp du 3ème bataillon », ce qui leur a permis de se ravitailler en armement dont des lance-roquettes et d’autres armes montées sur des pickups, précise le gradé ivoirien. Actuellement, « Des militaires, le visage recouvert de peinture, sillonnent la ville en tirant en l’air», indique l’AFP rapportant le témoignage d’un journaliste. Selon un bilan provisoire, les soldats ont déjà attaqué 7 commissariats à Bouaké, en plus de la préfecture de police de la ville et le camp du troisième bataillon. Les principaux accès menant à la ville, dont le corridor sud, sont toujours contrôlés par les soldats qui ont lancé la mutinerie. Et quelques heures plus tard, le soulèvement militaire se répandra à plusieurs grandes villes dont les principaux fiefs du président Ouattara et aussi de l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié.

Korhogo, Daloa et Daoukro partiellement touchés par le soulèvement militaire

La vague de protestation lancée depuis Bouaké a aussi touché la ville de Daloa où « des militaires à moto sillonnent la ville en tirant en l’air.», a confié à l’AFP un témoin présent sur les lieux. Les populations sont toujours terrées chez elles car les tirs sporadiques se font toujours entendre à Daloa, malgré l’appel du ministre ivoirien de la défense qui avait invité « tous les soldats à garder leur calme et à rentrer dans les casernes ». Un appel qui visiblement n’a pas été entendu au regard de la tension et du climat de terreur qui règne encore dans ces villes depuis le début du soulèvement militaire dans la nuit du jeudi au vendredi 6 janvier aux environs de 0h30 minutes. Pire, le mouvement de protestation s’est aussi étendu à la ville de Korhogo, l’un des principaux fiefs du président Alassane Ouattara. Selon un témoignage rapporté par l’AFP, « le mouvement de révolte est toujours observé dans cette ville. Des rues sont toujours occupées par des soldats ». Même son de cloche à Daoukro, ville largement favorable à l’ex-président Henri Konan Bédié qui demeure le principal soutien de l’actuel chef d’Etat ivoirien. Lourdement armés, tenant des points stratégiques sous leur contrôles, il y’ a désormais toutes les raisons de se demander jusqu’où ira le soulèvement militaire ? Abidjan la capitale ivoirienne va-t-elle aussi suivre la tendance comme l’a été le cas en 2014 ?

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