Burkina-Faso Procès Thomas Sankara : deux suspects toujours introuvables

by Kan Frédéric

Au Burkina Faso, le procès sur la mort de Thomas Sankara en 1987 continue toujours d’alimenter l’actualité politique et judiciaire. Le vendredi 22 juillet 2016, le commissaire du gouvernement Alioune Zanré a fait le point sur l’avancée de l’enquête sur la mort du capitaine tué dans des circonstances encore non élucidées. Dans cette affaire, 13 personnes ont été citées à comparaître devant la justice burkinabé. Parmi elles, 7 sont déjà en détention provisoire et deux suspects, dont l’ancien président Blaise Compaoré, sont activement recherchés.

Des avancées dans l’enquête sur la mort de l’ex-chef d’Etat burkinabé

Au Burkina Faso, les nouvelles autorités sont plus que jamais décidées à faire la lumière sur la mort du capitaine Thomas Sankara tué le 15 octobre 1987. Le vendredi dernier, le procureur militaire chargé de l’enquête a animé une conférence au cours de laquelle il a fait un état des lieux des investigations sur le plus attendu de toute l’histoire du pays. Depuis la destitution de Blaise Compaoré le 30 octobre 2014, des avancées notoires ont été réalisées sur ce dossier resté dans l’ombre pendant de nombreuses années. A ce jour, de nombreuses personnes suspectées ont été arrêtés, comme l’a fait savoir Alioune Zanré, le commissaire du gouvernement burkinabé. Concernant la disparition du capitaine Sankara, 13 personnes en tout ont été inculpées par les autorités judiciaires burkinabés, dont 7 se trouvant en détention et quatre autres qui n’ont pas encore été arrêtés. En ce qui concerne les deux derniers suspects, ils restent toujours introuvables : l’ex-chef d’état Blaise Compaoré et l’adjudant Hyacinthe Kafando.

Quand le Burkina Faso traque un citoyen ivoirien dans le procès Thomas Sankara

Parmi les deux suspects activement recherchés par les autorités du Faso, figure l’ancien chef d’état du pays des intègres. Après 27 ans de règne, il a été chassé du pouvoir en octobre 2014 à la faveur d’un soulèvement populaire. Considéré comme le principal suspect dans la disparition de Thomas Sankara, il a trouvé refuge en Côte d’Ivoire depuis sa destitution. Mais grâce à sa naturalisation, Blaise Compaoré bénéficie désormais de la citoyenneté ivoirienne, alors qu’il est toujours poursuivi dans son pays dans le cadre de l’assassinat de son frère d’arme en 1987. En gros, ce n’est plus l’ancien président du Burkina qui est poursuivi mais plutôt un citoyen ivoirien.

Vers une bataille juridique entre Abidjan et Ouagadougou ?

A l’heure de la normalisation des relations ivoiro-burkinabé, tous les sujets de discorde entre les deux pays n’ont pas été jetés aux oubliettes. Si les poursuites judiciaires lancées contre Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne ont été annulées, les charges qui pèsent contre Blaise Compaoré restent toujours valables. A Ougadougou, la justice militaire espère boucler le dossier d’ici le passage à la nouvelle année. Mais le principal suspect recherché est toujours en liberté en Côte d’Ivoire et dispose d’un solide argument pour échapper aux mailles de la justice burkinabé : sa nationalité ivoirienne. Faut-il craindre de nouvelles tensions entre les deux pays frères dans les mois à venir ? Une chose est sûre, une véritable bataille juridique pourrait opposer les juridictions des deux Etats souverains. Cependant, quant à savoir qui l’emportera, la réponse reste un mystère, quand bien même certains estiment que la naturalisation de Blaise a déjà clos les débats.

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