Procès Simone Gbagbo : Refuse de comparaître de la Cour

by Amani Georges

De nouveaux avocats seront commis pour assurer la défense de l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo à partir de mardi prochain conformément aux dispositions des articles 319 et 320 du code de procédure pénale ivoirien, a annonce, jeudi, la Cour.

Ce délai a été accordé par la Cour d’assises d’Abidjan-Plateau au bâtonnier de l’ordre des avocats pour dévoiler l’identité des avocats qui vont poursuivre l’assistance pendant le procès de Mme Gbagbo. Cette décision du juge Boiqui Kouadio est la conséquence du refus de Simone Gbagbo d’obtempérer à sa sommation de comparution à l’audience de ce jour.

Ni elle, ni son conseil, qui a suspendu sa participation au procès depuis mardi dernier, n’étaient présents à l’audience de ce jeudi.

Simone Gbagbo, selon le procès-verbal de l’huissier qui lui a signifié sa sommation de comparution mercredi soir à 16h30 minutes, aurait opposé un refus poli à la sommation de la Cour conditionnant son retour au procès, par la présence de ses avocats initialement constitués.

 » Comment voulez-vous que je me présente à ce procès sans mes avocats ? Je n’ai pas de problème à venir, mais, il faut la présence de mes avocats d’abord » aurait-t-elle répondu, souriante, à l’huissier de justice.

Le parquet général qui a requis de passer outre la présence de l’ex-Première dame et la commission de nouveaux avocats pour la suite du procès, a été rejoint dans son réquisitoire par la Cour d’assises.

Toutefois, le bâtonnier, Abbé Yao, en charge de la commission de ces nouveaux avocats dans cette affaire, n’exclut pas d’ici mardi prochain, une nouvelle médiation avec les avocats initialement constitués pour Simone Gbagbo à l’effet d’obtenir leur retour au procès.

 » Si le conseil de l’ordre n’arrive pas à ramener les avocats initialement constitués pour défendre l’accusée, le bâtonnier a l’obligation de commettre d’office des avocats pour continuer cette défense. Il nous a été accordé jusqu’à mardi prochain, et ce délai sera mis à profit pour essayer de parvenir à débloquer la situation », a laissé entendre l’auxiliaire de justice.

Poursuivant, le bâtonnier a expliqué les raisons de l’échec de sa médiation entre la défense et le parquet général et la sorte d’impasse dans laquelle se trouve le procès depuis plusieurs semaines.

« Une médiation aboutit ou ça échoue. La défense et le parquet général peuvent toujours convenir de quelque chose. Mais, cela n’est pas imposable à la Cour. C’est ce qui s’est passé car la Cour n’a pas adhéré. Donc, nous sommes obligés de chercher des solutions alternatives », a-t-il espéré.

Depuis quelques semaines, la défense de Mme Gbagbo pose comme préalable à sa participation au procès la comparution de certaines personnalités citées comme des ‘’témoins clés’’.

Il s’agit notamment de l’actuel président de l’Assemblée nationale Guillaume Kigbafori Soro, des Généraux Philippe Mangou et Edouard Kassaraté respectivement Ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon et au Sénégal, l’ex-Premier ministre Jeannot Ahoussou et l’actuel Président du Conseil économique et social, Charles Diby Koffi.

Simone Gbagbo est poursuivie pour ’’génocide, crimes contre les populations civiles, crimes contre les prisonniers de guerre, meurtre, assassinat, viol, coups et blessures volontaires, complicité, vocation et tentatives de ces infractions, voies de faits et crimes contre l’humanité’’ selon l’arrêt d’accusation du 29 janvier 2016, la renvoyant devant la Cour d’assises.

Source : PIGLB/ls/APA

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