Côte d’Ivoire : de nouveaux tirs entendus à Akouédo vendredi soir

Said Koyiami

Des tirs nourris à l’arme automatique ont été entendus dans la soirée du vendredi 13 janvier 2017 à Abidjan, plus précisément en provenance du camp militaire d’Akouédo et de la commune du marché d’Adjamé. A Cocody, les militaires ont de nouveau manifesté leur mécontentement en tirant en l’air pendant plus d’une dizaine de minutes. Les tirs ont commencé aux alentours de 21 heures avant de cesser 10 minutes plus tard. Après une brève accalmie, les militaires ont de nouveau tiré en l’air aux environs de 21 heures 30. Selon un témoin joint sur les lieux, les coups de feu tirés par les militaires provenaient de deux bases, à savoir l’ancien camp et la base militaire d’Akouédo.
Dans la commune d’Adjamé, nos témoins rapportent que la mutinerie de ce vendredi 13 janvier a commencé aux alentours de 20 heures. Après que les militaires aient tiré en l’air pendant plusieurs heures, le calme est revenu dans la commune, peu avant minuit. Nos témoins nous ont également confirmé la présence des militaires dans les rues d’Adjamé, comme ce fut le cas la semaine dernière. Quelques minutes après les coups de feu tirés par les hommes en tenue, les riverains ont aussitôt déserté les rues pour trouver refuge dans leurs différents domiciles.
Cette nouvelle protestation confirme bel et bien que la mutinerie en Côte d’Ivoire, lancée le 5 janvier dernier est toujours en cours. Dans la journée du jeudi 12, des tirs ont été entendus à Bouaké, ville où la grogne militaire qui a paralysé plusieurs grandes villes du pays la semaine dernière a été lancée. 24 heures plus tard, c’est au tour d’Abidjan de suivre la cadence, et ce, quelques heures après la rencontre qui s’est tenue entre le gouvernement ivoirien et les mutins le vendredi 13 janvier dans la ville de Bouaké.

Des revendications non satisfaites

Les tirs entendus dans la soirée du vendredi depuis la commune d’Adjamé, la base militaire d’Akouédo et l’ancien camp de la commune de Cocody traduisent manifestement l’insatisfaction des militaires après la rencontre d’aujourd’hui à Bouaké :

« Nous attendons notre argent demain »,

avait affirmé hier jeudi l’un des mutins de la ville. A en juger par les nouveaux tirs sporadiques entendus dans la nuit de ce vendredi à Abidjan, l’on pourrait conclure que les militaires n’ont pas encore obtenus gain de cause, du moins certains. Faut-il redouter une nouvelle présence militaire dans les rues de la capitale comme dans certaines villes du pays ? Après la mutinerie de Bouaké, qui a duré toute la nuit du mercredi au jeudi 12 janvier, la grogne militaire touche désormais la ville d’Abidjan. L’éventualité de voir d’autres grandes villes du pays suivre cette révolte militaire n’est pas à exclure. A titre de rappel, les revendications militaires « tournaient autour des paiements des primes à temps, autour des grades, de durée de temps pour passer au grade supérieur. Il y avait également des revendications notamment sur les conditions de vie du militaire et aussi des éclaircissements donnés sur une supposée prime ECOMOG.», avait expliqué la semaine dernière Alain Donwahi, le ministre ivoirien chargé de la défense.

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