Visite de travail – Le président du Sénat français était en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une visite de 48h. A l’issue de son séjour sur les terres ivoiriennes, Gerard Larcher s’est entretien avec le patron du sénat ivoirien, avant d’échanger avec le président Ouattara Alassane. Les échanges ont essentiellement porté sur le renforcement de la coopération parlementaire entre la France et son partenaire historique qu’est la Côte d’Ivoire. Au terme de cette visite, les élus du groupe parlementaire Rassemblement, ont rendu un communiqué dans lequel ils ont déploré le mutisme du président du sénat français sur la situation que traversent actuellement cinq députés.
La visite de Gerard Larcher en Côte d’Ivoire a été marquée par deux entretiens en particulier. Après un échange avec son homologue ivoirien Ahoussou Jeannot Kouadio, le patron du sénat français s’est entretenu avant son départ avec le président Ouattara Alassane. Au cours des deux échanges, les discussions ont essentiellement porté sur le renforcement de la coopération entre les sénats ivoirien et français. Si les élus ivoiriens sont pour la plupart restés silencieux sur cette visite de travail de Gerard Larcher en Côte d’Ivoire, ce n’est guère le cas chez les députés proches de Guillaume Soro. Dans un communiqué dévoilé après la visite du sénateur français, le groupe parlementaire Rassemblement, a dénoncé le silence de Gerard Larcher sur la détention de certains élus ivoiriens depuis près de deux mois, en l’occurrence des élus proches de Guillaume Soro, ancien chef du parlement ivoirien, actuellement frappé par un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires ivoiriennes.
«Le groupe parlementaire Rassemblement a noté la visite en Côte d’Ivoire de M. Gérard LARCHER, Président du Sénat français, du 17 au 18 février 2020, dans le cadre d’un Forum sur les collectivités territoriales. Cette visite dans notre pays du troisième personnage dans l’ordre institutionnel français donnait à ce dernier l’occasion de réaffirmer son attachement au pluralisme politique, à la liberté d’expression et au respect des droits de l’Homme, au regard de la situation actuelle en Côte d’Ivoire. Il est donc incompréhensible qu’une personnalité française de ce rang, ait opté pour un silence que d’aucuns qualifieront inévitablement de « complice » face à la négation des acquis démocratiques du peuple ivoirien et au piétinement des valeurs résultant de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des Peuples des Nations Unies, dont la signature a bien eu lieu à Paris le 10 décembre 1948.», rapporte le groupe parlementaire Rassemblement dans un communiqué rendu après la visite de Gerard Larcher à Abidjan. Au terme de son séjour, le président du sénat s’est entretenu avec Ouattara Alassane, le chef d’Etat ivoirien. Mais les échanges n’ont guère porté sur la situation des élus ivoiriens détenus depuis plus d’un mois : «Présent en Côte d’ivoire dans le cadre d’une Visite d’amitié et de travail, SEM Gérard Larcher, a été reçu en audience, ce mardi 18 février 2020, par le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA. Le Président du Sénat français était accompagné à cette occasion de son homologue ivoirien SEM Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO. Les échanges ont porté sur plusieurs sujets notamment le renforcement de la coopération parlementaire entre la Côte d’Ivoire et la France, la situation sécuritaire de la Sous-région ainsi que la formation des jeunes.», indique le sénat ivoirien dans une note.
‘‘Une caution aux violations des droits de l’homme’’
«Cette posture de M. LARCHER est d’autant plus critiquable qu’elle met à mal les principes de solidarité et de confraternité qui sont pourtant le socle des relations interparlementaires, eu égard au mutisme qu’il observe face à la détention arbitraire de cinq députés ivoiriens, au mépris des dispositions de la constitution ivoirienne et du Règlement de l’Assemblée nationale qui encadrent rigoureusement la protection des parlementaires. Le groupe parlementaire Rassemblement observe, que cette visite, in fine, est interprétée comme une caution de la Chambre haute du Parlement français aux violations graves et injustifiées des droits de l’opposition démocratique en Côte d’Ivoire.», indique le groupe parlementaire pro-Soro.