Le combat ne fait que commencer
A peine arrivé en France, Kémi Séba s’est adressé aux militants africains anti-Franc-CFA ce jeudi lors d’une interview accordée à RT France. Selon le franco-béninois, son expulsion n’a pas été un frein dans la lutte contre la monnaie coloniale, mais elle a plutôt donné une raison de plus au panafricaniste de s’engager encore plus dans ce combat : « Ils voulaient construire notre tombe, mais ils ont édifié le trône d’une nouvelle génération africaine qui ne veut plus de ce principe de soumission. Ils n’ont rien freiné, mais ils ont mis de l’huile sur le feu», a confié Kémi Séba ce jeudi à RT France. Expulsé du territoire sénégalais après avoir été arrêté mercredi dans l’après-midi, le fondateur de l’ONG Urgences Panafricanistes n’est pas pour autant une persona non grata en Afrique, raison pour laquelle il a annoncé ce jeudi qui reviendrait parmi ses siens sur le continent africain pour poursuivre cette lutte d’autodétermination monétaire :
«Je repars bientôt en Afrique francophone pour mener ce combat. Car c’est le combat de notre génération. Ils pensaient nous noyer, mais ils nous ont appris l’apnée. »,
a révélé le panafricaniste d’origine béninoise. Pour l’instant, le prochain pays d’accueil de Kémi Séba n’est pas encore connu, toutefois il est bien possible que le franco-béninois pose ses valises au Burkina Faso, le pays de Thomas Sankara, un héros d’Afrique dont il salue régulièrement la bravoure pendant ses manifestations anti Franc CFA. Expulsé du Sénégal pour troubles à l’ordre public, la grande question est de savoir quel pays de l’Afrique francophone accueillera à bras ouverts le panafricaniste que rien ne semble manifestement freiner dans sa marche vers la mort du Franc CFA.
Kémi Séba, l’homme qui veut faire tomber la Françafrique
« La plantation nommée Françafrique vit ses dernières heures, nous en faisons le serment même si nous devons pour cela en perdre la vie. La mal gouvernance et la corruption de nos élites vivent elles aussi leurs derniers instants… On veut la souveraineté INTEGRALE pour le PEUPLE AFRICAIN. On ne veut pas de backchich, pas de postes ministériels, RIEN. ON VEUT JUSTE que le peuple qui foule le sol le plus riche de la terre puisse bénéficier de ses richesses et nous y parviendrons. »,
a indiqué ce jeudi le Kemi Séba l’activiste depuis la France. A l’arrière-plan de la lutte contre la monnaie coloniale, le président de l’ONG Urgences Panafricanistes bataille en coulisses pour faire tomber un autre système encore plus solide : la Françafrique. Mais pour Kémi Séba, le Franc CFA est l’un des symboles les plus importants de la Françafrique, raison pour laquelle il se dit déterminé à aller jusqu’au bout de ce combat, au prix même de sa propre vie.