Afrique Economie : Les chefs d’Etats de l’UEMOA éludent la question du Franc CFA

by Joseph Amenan

La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone UEMOA a démarré dans la matinée de ce lundi 10 avril pour s’achever un peu plus tard dans l’après-midi. Les dirigeants des huit pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine étaient tous présents à ce sommet extraordinaire qui s’est tenu à Abidjan. A l’occasion de cette conférence présidée par le chef de l’Etat ivoirien, SEM Alassane Ouattara, plusieurs sujets relatifs à la communauté monétaire ont été passés en revue, notamment la question de l’insécurité avec l’avancée du terrorisme dans la zone subsaharienne. Sur ce chapitre, le président ivoirien a appelé ses homologues à « intensifier la mise en œuvre du Plan d’action pour la paix et la sécurité dans l’espace UEMOA, adopté le 5 juin 2016 à Dakar.», a-t-il souligné pendant son allocution. Pour le président Ouattara, « la lutte contre le terrorisme doit se faire en intensifiant nos efforts ».

La sécurité, une priorité

En plus du volet sécuritaire, le chef de l’Etat ivoirien s’est également penché sur la politique de bonne gouvernance au sein de la zone UEMOA : « Au cours de la session de ce jour, je propose que nous nous penchions sur l’état de notre Union ainsi que sur la Gouvernance de nos institutions en vue de prendre les décisions nécessaires pour renforcer notre cohésion et notre intégration régionale pour le bien-être des populations de notre espace communautaire », a déclaré le président Ouattara au cours de son allocution. Mais les huit dirigeants des pays membres de l’UEMOA étaient attendus sur un autre sujet : l’avenir de la monnaie unique, le Franc CFA.

Profond mutisme des dirigeants africains sur l’avenir du Franc CFA

Les huit chefs d’Etat des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Guinée-Bissau, Bénin, Togo, Niger et le Burkina Faso) se sont abstenus d’évoquer l’avenir du Franc CFA au cours de cette conférence. Pourtant, la multiplication des fronts contre la monnaie unique se font de plus en plus entendre, au point même que le président François Hollande est sorti de sa tanière pour donner sa position sur le sujet :

« En prévision de la réunion des Ministres de la zone franc CFA qui se tiendra en avril à Abidjan, François Hollande a réaffirmé son ouverture à toutes les propositions que les Etats membres de la zone pourraient formuler à cette occasion, rappelant que cette monnaie et cette zone appartenaient aux pays qui la composent »,

a indiqué l’Elysée dans un communiqué à l’issue de la rencontre qui s’est tenue entre Hollande et Ouattara en mars dernier.

Deux présidents africains favorables à l’établissement de la monnaie commune

Sur l’avenir de la monnaie unique, le président Burkina Faso a rejoint la position du front anti franc CFA en plaidant pour la création d’une monnaie commune à la zone CEDEAO : « C’est un gros défi lancé aux présidents de réfléchir pour qu’ensemble nous puissions avoir une monnaie. Cela nous permettra de réaffirmer notre indépendance, d’avoir une politique monétaire propre à nous et non pas attelée à une autre monnaie telle que l’Euro ». Autre président favorable à la sortie du franc CFA, Idriss Deby.
Même si les dirigeants se sont abstenus d’évoquer l’avenir du franc CFA pendant la conférence, il faut souligner qu’un important sommet devrait avoir lieu le 14 avril à Abidjan, sommet qui réunira les ministres de tous les pays africains membres de la monnaie commune. C’est à l’issue de ce sommet que les positions des chefs d’Etats sur l’avenir du CFA seront probablement connues.

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