Côte d’Ivoire : Quelles conséquences après la privatisation de la PETROCI ?

Joseph Amenan

L’Etat cède ses actifs au privé

La privatisation des actifs et activités du réseau de distribution de gaz butane de la PETROCI en Côte d’Ivoire fait la actuellement la une des journaux ivoiriens ce jeudi 25 mai. A l’issue du traditionnel conseil des ministres qui s’est tenu mercredi, « le Conseil a donné son accord en vue de la cession des actifs et activités de distribution de GPL de la PETROCI à des investisseurs privés. », a déclaré le porte-parole du gouvernement ivoirien. D’après le ministre Bruno Koné, « Cette opération permettra de recentrer les efforts de la société et de concentrer ses ressources sur ses activités principales, à savoir le développement des potentiels pétrolier et gazier ivoiriens, l’importation et le stockage des hydrocarbures. ». Le gouvernement justifie cette décision de privatisation de ses actifs par la forte ‘‘concurrence et à la limitation de ses ressources financières de la Société Nationale d’Exploitation Pétrolière. L’Etat cède ses parts à des investisseurs privés pour avoir échoué à remettre la PETROCI sur les rails, une société dont les parts de marché sont passées de 33% en 2012 à 22% en 2016, précise le porte-parole du gouvernement. Mais la cession des actifs et activités du réseau de distribution de gaz butane (GPL) de PETROCI-HOLDING ne sera pas sans conséquences, aussi bien pour les salariés comme pour les consommateurs ivoiriens.

Les dangers d’une privatisation

En cédant ses actifs de la PETROCI à des exploitants étrangers, l’Etat de Côte d’Ivoire expose directement la société nationale d’exploitation pétrolière à un plan de restructuration. Pour reconquérir des parts de marché dans le réseau de distribution de gaz butane (GPL) sur le territoire ivoirien, les investisseurs privés qui reprendront la société des hydrocarbures pourraient procéder à une vague de licenciements sans que le gouvernement puisse intervenir. Autre conséquence non négligeable, le risque d’une augmentation du tarif de la bouteille de gaz butane au pays, car « selon le plan de privatisation arrêté, la PETROCI gardera sa mission d’importation de GPL pendant que les investisseurs privés sélectionnés reprennent les activités d’emplissage et de distribution de GPL. », a conclu Bruno Nabagné Koné, le porte-parole du gouvernement. N’étant plus le garant du réseau de distribution du gaz butane en Côte d’Ivoire, l’Etat ne fixera plus les tarifs des bouteilles de gaz butane, mais plutôt les investisseurs privés. Les populations seront donc à la merci des investisseurs privés libres de fixer les tarifs qui leur conviendront. Avec autant de conséquences prévisibles, il y a de quoi se demander si la privatisation de la PETROCI était réellement la bonne décision à prendre de la part le gouvernement.

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