Côte d’Ivoire : la mutinerie met encore en ébullition Abidjan et Bouaké

Quatrième journée de mutinerie en Côte d’Ivoire ce lundi 15 mai, Abidjan et Bouaké toujours secoués par les mutins qui réclament le reste des primes promises par l’Etat ivoirien. Dans la nuit du dimanche à lundi, des tirs nourris à l’arme automatique ont été entendu dans la seconde grande ville du pays, point de départ des protestations militaires qui ont commencé vendredi. Selon certains témoins contactés par téléphone ce matin, la présence militaire serait toujours visible dans les rues de Bouaké. Par mesure de prudence, plusieurs magasins sont restés fermés aujourd’hui. Les mutins maintiennent toujours la pression à Abidjan en dépit des avertissements brandis par la hiérarchie. Dans la nuit du dimanche à lundi plusieurs coups de feu ont été tirés depuis le camp d’Akouédo, l’une des plus grandes bases militaires de la capitale et du pays : « Nous sommes restés éveillés toute la nuit à cause des tirs », nous confie un habitant du quartier d’Akouédo joint par téléphone ce matin. La mutinerie s’est aussi étendue à une autre base militaire de la capitale ivoirienne, le camp Gallieni situé dans la commune du plateau. Plusieurs coups de feu ont été tirés en provenance de ce camp qui se trouve dans le quartier des affaires d’Abidjan. Un calme précaire est actuellement observé dans les rues d’Abidjan mais il faut cependant craindre un regain des tensions dans les heures qui suivent dans la capitale comme à Bouaké, compte de l’opération militaire ordonnée par le chef d’Etat-Major des Armées pour freiner la mutinerie en Côte d’Ivoire.

L’option militaire nécessaire pour mettre un terme à la mutinerie

« Ces actes d’une extrême gravité sont contraires à la mission de protection assignée aux forces armées. En conséquence, une opération militaire est en cours pour rétablir l’ordre », a déclaré à travers un communiqué rendu dimanche, le général Sékou Touré, le Chef d’Etat-Major des Armées en Côte d’Ivoire. Aucun détail de cette opération militaire qui serait en cours n’a encore filtré mais l’option de la force est désormais la carte brandie par le gouvernement ivoirien. Au cours de la journée du dimanche, quelques représentants du chef d’Etat-Major ivoirien ont rencontré les anciens commandants de la rébellion ivoirienne, les comzones Koné Zakaria, Cherif Ousmane et Issiaka Ouattara, probablement pour appeler les mutins une dernière fois à mettre un terme à la mutinerie, ce qui est loin d’être le cas comme nous pouvons le constater ce lundi. Le bilan actuel de la mutinerie à Bouaké s’élèverait à 4 blessés selon la télévision nationale. Mais un « soldat démobilisé » qui avait reçu une balle vendredi est mort samedi après avoir succombé à ses blessures. Preuve de leur détermination à obtenir leurs primes, plusieurs partisans du Rassemblement des Républicains dans la seconde grande ville du pays ont été molestés par les mutins dimanche. Impossible pour les mutins de faire volte-face, à moins d’y être contraint par l’épreuve de force. Mais l’option militaire pourra-t-elle entérinée définitivement ce mouvement d’humeur quand on sait tout ce que la Côte d’Ivoire a traversé de 2002 à aujourd’hui ?

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