La présidence de la République de Côte d’Ivoire n’est pas restée insensible aux informations révélées par la Lettre du continent sur le fond souverain que toucherait le chef d’Etat ivoirien « en toute discrétion ». Dans un communiqué officiel dévoilé ce samedi 02 septembre, le secrétaire général de la présidence, l’ancien ministre des infrastructures économiques a d’abord dénoncé ces
« informations mensongères, gravement diffamatoires et qui portent atteinte à l’honneur et à la considération du président de la République, Monsieur Alassane Ouattara ».
Dans son bimensuel paru le jeudi 31 août, La Lettre du Continent avait révélé que « le président Alassane Ouattara bénéficie, dans la plus grande discrétion, d’un fonds de souveraineté de 342,6 milliards de francs CFA (521 millions d’euros), en hausse de 20 milliards de francs CFA par rapport à 2015. Le chef d’Etat ivoirien peut d’autant mieux puiser à sa guise dans cette enveloppe budgétaire que cette dernière est directement gérée par son frère, le ministre des affaires présidentielles Birahima Téné Ouattara ». Comme il fallait s’y attendre, ces révélations ont créé une onde de choc au sein de la classe politique ivoirienne, mais par-dessus tout suscité une grosse colère chez les classes moyennes, d’autant plus que la situation économique du pays a été fragilisée cette année par de nombreuses mutineries et trêves sociales. De telles révélations dans un environnement économique déjà compliqué ne pouvaient que créer un sentiment de révolte au sein de l’opinion publique ivoirienne. En réaction à ces informations qualifiées de « mensongères » par La présidence de la République, le secrétaire général a annoncé dans son communiqué des sanctions à venir contre le Bimensuel.
Une assignation à justice de la Lettre du Continent
La nature des sanctions qui seront prises à l’encontre du journal n’ont pas été définies dans le communiqué de la présidence, mais le chef de l’Etat ne restera pas insensible à ces diffamations : « le Président a donné mandat aux avocats Maîtres Jean-Pierre Mignard et Jean-Paul Benoît, de mettre en œuvre toutes voies de droit et toutes actions utiles en vue de la sanction de tels agissements et de la réparation des préjudices subis du fait de l’atteinte à son image, tant sur la plan national que sur le plan international », précise le communiqué présidentiel. Pour l’heure, difficile de dire si le quotidien recevra bientôt une assignation en justice mais tout porte à croire que le président de la République contre-attaquera juridiquement le Bimensuel pour les propos mensongers parus dans son édition n°759.