Côte d’Ivoire : Intervention de l’armée française face à la nouvelle mutinerie

Joseph Amenan

Une nouvelle mutinerie a été signalée à Yopougon, le plus vaste quartier d’Abidjan très tôt dans la matinée de ce lundi 23 janvier 2017. Pour cette énième journée de grogne militaire en Côte d’Ivoire, c’est la principale voie du corridor reliant la capitale ivoirienne aux autres villes de l’intérieur qui a été prise d’assaut par les mutins. Aux environs de 5 heures du matin, des hommes armés non identifiés ont pris le contrôle du corridor de Yopougon en dressant des barricades sur la voie de l’Autoroute du Nord. Les commerçants qui s’apprêtaient à ouvrir leurs magasins ont tous été sommés de rentrer chez eux par les hommes cagoulés dont personne ne connaît l’identité jusqu’à cette heure. Les portes d’Abidjan sont restées fermées pendant quelques heures, aucun véhicule ne pouvait entrer ni sortir d’Abidjan en raison des barrages dressés par les mutins au corridor de la commune de Yopougon. Fait exceptionnel depuis le début de la mutinerie, l’intervention de l’armée française pour tenter débloquer la situation ce lundi matin dans le plus grand quartier de la ville d’Abidjan.

Entrée en scène des militaires français présents en Côte d’Ivoire

Les forces françaises présentes en Côte d’Ivoire sont intervenues exceptionnellement ce lundi matin pour ouvrir la circulation bloquée par les hommes cagoulés qui ont pris le contrôle du corridor de Yopougon. Si l’intervention des militaires français a permis de lever libérer la principale voie d’accès reliant aux autres villes de l’intérieur, elle n’a pas permis en revanche de mettre un terme à l’occupation des lieux par les mutins cagoulés. Selon les témoins contactés sur les lieux, les mutins sillonnent toujours le secteur et la circulation a été rétablie. Mais les populations restent toujours terrées chez elles, par mesure de prudence. Abidjan, la capitale ivoirienne est depuis la semaine dernière secouée par plusieurs soulèvements militaires, des révoltes marquées ces dernières heures par l’entrée en scène des gendarmes ivoiriens dans le mouvement d’humeur des mutins parti le 5 janvier dernier depuis la ville de Bouaké. L’intervention de l’armée française ce lundi 23 janvier dans la commune de Yopougon souligne par-dessus-tout l’ampleur du problème qui prend des proportions de plus en plus importantes.

Une mutinerie nouvelle mutinerie qui souligne l’urgence de rétablir le calme

Après le mouvement d’humeur des gendarmes ivoiriens du camp commando d’Abobo, la prise du contrôle du port de pêche d’Abidjan par des éléments de la gendarmerie, les tirs entendus dans le camp commando de Koumassi la semaine dernière, il y a de quoi affirmer que la ville d’Abidjan est désormais l’épicentre des soulèvements militaires. Il est donc dans le plus grand intérêt du gouvernement ivoirien de mettre un terme à la mutinerie et rétablir le calme au pays, car l’activité économique tourne au ralenti depuis le début de la grogne militaire. N’eut été l’intervention de l’armée française ce lundi matin, le corridor de Yopougon serait probablement à cette heure toujours aux mains des hommes cagoulés.

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