Zone militaire : point de défense et de sécurité

by Kohan Kioshiko
Zone Militaire

Il est aujourd’hui difficile, voire quasiment impossible de chiffrer le nombre de zones militaires à travers le monde. Les grandes puissances en compte des centaines reparties à travers le globe, tandis que les pays émergents ne disposent que de quelques bases implantées seulement sur le globe. Considérés comme la première armée au monde, les Etats-Unis se classent parmi les pays dont les bases militaires se comptent par plusieurs centaines à travers le monde. Mais que ce soit aux Etats-Unis ou encore même ailleurs, certaines zones de l’armée sont purement déclarées interdites. La plus connue des bases militaires interdites reste à ce jour la zone 51 aux Etats-Unis. Depuis des décennies, cette base fait l’objet de nombreuses polémiques et théories allant des plus plausibles au plus irrationnelles. Certains théoriciens émettent l’hypothèse selon laquelle cette base aurait été fermée au public en raison du fait que le gouvernement américain y mènerait des expériences secrètes sur des extraterrestres. Mais pour d’autres, cette théorie relève de la pure utopie car aucune preuve scientifique formelle n’a à ce jour confirmer l’existence d’extraterrestre ou d’Ovnis sur le globe, en dépit des nombreux témoignages sur des théories d’enlèvements inexpliquées que nous pouvons voir dans certains documentaires.

L’implantation des zones militaires à travers le monde fait partie intégrante des stratégies de défense des grandes armées au monde. Parmi les champions en la matière, les Etats-Unis, la France et la Russie. De source officielle, les Etats-Unis disposent aujourd’hui d’environ 800 bases militaires implantés dans les pays étrangers. Ces bases sont essentiellement reparties entre l’Europe, le Moyen-Orient et aussi l’Asie. Le gouvernement américain qui reste l’un des principaux partenaires de l’Arabie Saoudite disposent de quelques zones militaires dans le Royaume. La présence de l’armée américaine est aussi une réalité grâce à des zones militaires installées dans plusieurs pays d’Europe, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni et même en Italie. En revanche, la présence militaire américaine reste encore faible sur le continent africain puisque la première puissance du monde ne compte qu’une poignée de bases militaires en Afrique, ce qui n’est pas le cas de la France qui est bien implantée en Afrique sur le plan militaire. La France compte une zone militaire en République de Côte d’Ivoire, son premier partenaire commercial en Afrique francophone subsaharienne. Le camp de l’armée française a été l’un des points chauds pendant la crise post-électorale ivoirienne. Aux lendemains de la crise, l’accord de défense liant la Côte d’Ivoire et la France a été renouvelé par le président Ouattara Alassane. Les députés de l’Assemblée Nationale ont entériné à l’unanimité le principe de ce nouvel accord de défense qui débouchera sur l’implantation définitive d’une zone militaire française en Côte d’Ivoire, plus précisément dans la commune de Port-Bouët. Sur le continent africain, la France compte quelques zones militaires en Algérie, au Djibouti, au Sénégal et au Gabon. Un projet d’implantation de bases militaires américaines sur le continent a récemment été avorté. Au Ghana, la population s’est mobilisée contre l’implantation d’une base américaine sur le territoire. Face aux pressions de la rue, le gouvernement ghanéen a apporté un démenti à cette information, rumeur qui a été aussi démentie par le gouvernement américain. Et il y’a de cela quelques mois au Maroc, des dizaines de personnes sont sorties pour manifester contre l’implantation d’une zone militaire dans la localité de Figuig : « Les revendications sont claires: que l’armée parte défendre les frontières dans le col des montagnes qui nous séparent des voisins, où ils ont leurs casernes, et qu’ils défendent les habitants de ce pays au lieu de se réfugier chez les oasiens », confiait au mois d’août la sociologue marocaine Samira Mizbar au quotidien HuffPost Maroc. Il est aujourd’hui difficile de donner une estimation du nombre de zones militaires implantées sur le globe car l’existence de certaines bases est gardée dans le plus grand des secrets. C’est le cas de la zone 51 aux Etats-Unis, une aire géographique qui depuis des décennies nourries de nombreuses théories concernant des expériences militaires sur des Ovnis. Cette zone militaire de 155 km² situé dans le grand désert du Nevada suscite la curiosité car nul n’a connaissance aujourd’hui des activités et expériences qui y sont effectuées, alors que l’existence de cette zone a été reconnue par le gouvernement américain. Cette zone militaire est l’une des plus mystérieuses du monde à ce jour. La zone est infranchissable car des un périmètre de sécurité est installé à environ 40 km autour de cette base militaire américaine.

Zone militaire de l’OTAN au Monténégro ?

Le Monténégro fait partie des derniers pays à avoir rejoint l’OTAN, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Mais sur le plan militaire, le Monténégro ne dispose pas de ressources assez importantes pour pourvoir l’organisation en cas d’intervention militaire. Le budget militaire du pays reste à ce jour l’un des plus faibles du continent européen. Dans le cadre de la sécurisation du territoire, l’OTAN a lancé depuis quelques mois des manœuvres aériennes. Le Monténégro n’est pas la seule zone où l’OTAN effectue des patrouilles en Europe de l’Est : « De même, la Hongrie et l’Italie participent régulièrement à la protection de l’espace aérien slovène, tandis que la Grèce et l’Italie appuient les patrouilles aériennes au-dessus du territoire de l’Albanie », explique l’organisation militaire. En dépit des manœuvres militaires aériennes qui ont lieu depuis quelques mois, l’implantation d’une zone militaire de l’OTAN au Monténégro n’est pas encore à l’ordre du jour. Selon le communiqué de l’OTAN, les missions de sécurisation de l’espace aérien du Monténégro sont effectuées par des chasseurs qui ne décollent qu’en cas de nécessité absolue : « Les chasseurs assurant la police du ciel de l’Otan décollent lorsqu’un aéronef militaire ou civil est en détresse ou lorsqu’il ne respecte pas les règles de la navigation aérienne internationale et s’approche de l’espace aérien d’un pays membre de l’Alliance. Souvent, les aéronefs contrevenants manquent à leurs obligations d’identification, de communication avec les autorités de contrôle de la circulation aérienne ou de dépôt de plan de vol ». D’ici quelques années, le petit Etat d’Europe de l’Est pourrait très bien servir de zone militaire stratégique à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.

Points chauds en Somalie

Harardhere est l’une des zones les plus chaudes de Somalie à ce jour. Il y’a quelques années, la région était l’un des carrefours privilégiés des pirates maritimes qui attaquaient certains navires au large de l’Océan. L’armée américaine qui depuis des années était active dans le conflit somalien a récemment procédé à des manœuvres dans cette région hostile jusque-là contrôlée à certains endroits par des factions armées somaliennes. Selon un rapport de l’US AFRICOM, le détachement militaire américain sur le continent africain, les frappes effectuées dans la région ont porté leurs fruits car plus d’une soixantaine de rebelles affiliés aux shebabs ont été tués dans ces attaques. Cette frappe américaine est l’une des plus meurtrières des dernières années en Somalie. L’année dernière, au mois de novembre pour être plus précis, l’armée américaine neutralisait plus d’une centaine de shebabs après des frappes ciblées visant un territoire situé à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale somalienne. En Afrique, la Somalie reste l’une zones les plus chaudes, et ce depuis quelques années. Le pays est décimé par des conflits interarmées opposant plusieurs factions rebelles au gouvernement somalien. L’une des principales factions armées du pays restent les shebabs. En dépit de la mobilisation de la communauté internationale, la Somalie reste toujours classée parmi les pays les plus dangereux au monde. Si aujourd’hui « les frappes aériennes réduisent la capacité des shebab à préparer des attaques futures, déstabilisent leur réseau d’influence, et dégradent leur liberté de manœuvre dans la région », comme l’a souligné l’US AFRICOM, ces frappes n’ont toujours pas réussi à mettre un terme au conflit armé qui secoue le pays depuis des années.

Zones chaudes au Mali

Le Mali est depuis quelques années confrontée à la menace terroriste. Pour aider les forces maliennes à reprendre du terrain face à l’avancée du terrorisme, l’armée française, sous mandat des Nations Unies, effectue quelques manœuvres militaires en collaboration avec l’armée malienne. Et pour son soutien aux forces armées du Mali, l’armée française s’est elle aussi retrouvée dans le collimateur des groupes rebelles opérant dans le Nord du Mali. Lors d’une mission de sécurisation, les forces armées du Mali sont tombées dans un accrochage avec les djihadistes. L’armée française présente au Mali a donc apporté un appui aérien aux forces maliennes pour repousser cette attaque armée. A leur arrivée dans la zone de guerre située à Ndaki dans le Nord du pays, les hélicoptères de guerre de l’armée française ont essuyé des tirs. La riposte a été fatale aux rebelles qui n’ont eu d’autres choix que d’abandonner leur position. Cette coordination entre les forces maliennes et française a par ailleurs été saluée par l’Etat-major français présent sur le sol malien : « Cette opération démontre la volonté des armées maliennes de mener des actions dans la profondeur et de se porter au contact des GAT, avec comme objectif de dénier à l’ennemi la possibilité de constituer des zones refuges. La coordination d’urgence mise en place entre les troupes au sol et les aéronefs de Barkhane a permis aux troupes au sol de l’emporter ». Mais le Nord du Mali reste une zone chaude en dépit du déploiement de la Minusma dans les régions stratégiques du pays. Pour reprendre les choses en main, le pays a décidé, en collaboration avec quatre autres états de la zone du Sahel, de créer une force mixte dénommée G5 du Sahel. Cette force qui comprend environ 5000 hommes devrait être déployée depuis le premier trimestre de l’année 2018 mais faute de moyens financiers elle n’a pas encore été lancée.

Vers la création de bases militaires autonomes au Kossovo ?

Le Kossovo a pris son indépendance à l’égard de la Serbie suite à un référendum depuis 2008. Mais sur le plan international, la reconnaissance de cette indépendance n’est pas encore effective. Seule une poignée de pays membres de Nations Unies ont reconnu cette indépendance. Si le Kossovo a pris ses distances vis-à-vis de la Serbie, militairement parlant l’état indépendant est encore lié à l’OTAN. Pour changer les choses, les députés kosovars viennent d’adopter une loi permettant au pays de se doter de sa propre armée. La KSF, Forces de sécurité du Kosovo, sera si l’on en croit cette loi, érigée au rang de force armée national. Ce détachement d’environ 8000 hommes dont 3000 réservistes est considéré par le voisin Serbe comme une force illégitime. Les bases militaires dont dispose le pays sont actuellement gérées par l’OTAN, conformément aux dispositions des Nations Unis. Pour la Serbie, la mise en place de bases militaires kosovars serait une grave atteinte à la paix puisqu’elle constituerait violation de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies : « la Serbie et les Serbes. » Et d’ajouter : « Il ne saurait y avoir une autre force armée au Kosovo que la KFOR aussi longtemps que la résolution 1244 du Conseil de Sécurité de l’ONU est en place. ». La création de ces bases militaires autonomes au Kossovo ne sera visiblement donc pas pour sitôt, du moins selon les autorités serbes qui refusent toujours de reconnaître l’indépendance du Kossovo proclamée en 2008.

Déploiement des chars français dans les zones militaires maliennes ?

Dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, l’armée française qui intervient en appui aux forces maliennes envisage de déployer les grands moyens dans la zone militaire malienne. Au départ, l’armée française avait déployé des véhicules blindés dans la zone avant de procéder à leur retrait officiel de cette chaude zone de combat en 2014. Mais pour le général Jean-Pierre Bosser, CEMA des forces terrestres françaises, le déploiement des chars français est désormais une nécessité dans la région : « Concernant le char Leclerc, je souhaitais qu’il soit déployé dans la bande sahélo-saharienne, car il offre un meilleur contrôle du terrain, une meilleure vision de nuit ainsi qu’une meilleure capacité de tir en roulant », a souligné le gradé français.

Zone chaude au Burkina Faso

Dans la région du Sahel, le Mali n’est pas le seul pays qui fait face à la menace terroriste. La zone frontalière partagée par le Burkina Faso et le Mali est régulièrement ciblée par les terroristes. Aujourd’hui, la capitale burkinabé est même ciblée par moment par les terroristes, même si les zones de conflit les plus chaudes se trouvent aujourd’hui dans le nord et l’ouest du pays. Face à cette menace, pays attend impatiemment le déploiement du G5 Sahel pour inverser les choses.

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