La Côte d’Ivoire est de nouveau tombée en ébullition dans la nuit du vendredi, en proie à une nouvelle mutinerie lancée depuis Bouaké, après la rencontre entre le président Ouattara et les militaires. Pourtant, jeudi soir, les soldats ivoiriens, par la voix de leur hiérarchique, avaient publiquement annoncé qu’ils renonçaient à leurs revendications financières. Le mouvement d’humeur a été également suivi à Abidjan et dans le Nord du pays.
Les militaires se signalent à nouveau dans plusieurs villes
Une nouvelle mutinerie a éclaté à Bouaké dans la nuit du vendredi 12 mai 2017, après la rencontre qui a eu lieu entre le président Ouattara et les responsables militaires ivoiriens. Tard dans la nuit, de nouveaux coups de feu ont été entendus depuis le camp du 3e bataillon d’infanterie de la seconde grande ville du pays. Des témoins ont également rapporté que des tirs ont été entendus au nord de la Côte d’Ivoire, une région qui fut aussi secouée pendant la mutinerie de janvier. Plusieurs commerces sont restés fermés ce vendredi matin à Bouaké, en raison de cette nouvelle grogne des soldats. Par mesure de prudence, certaines institutions bancaires sont restées fermées. D’après les informations recueillies par notre rédaction, le mouvement d’humeur de ce vendredi a également été suivi par des soldats à Abidjan. Plusieurs coups de feu ont été tirés par les militaires devant l’entrée de l’Etat-Major au Plateau. Pourtant, les soldats avaient annoncé au cours de la rencontre qu’ils ont eu jeudi avec le président de la République, qu’ils renonçaient à leurs revendications financières, présentant au passage leurs excuses à la nation : «Nous renonçons définitivement à toute revendication d’ordre financier» a déclaré l’un des porte-parole des mutins présent à la rencontre. Mais visiblement, le message n’a pas été entendu par tous les 8400 soldats concernés par les revendications financières. Avec cette nouvelle mutinerie qui a éclaté ce vendredi à Bouaké, avant de se répandre à Abidjan et dans le Nord du pays, il y’a de quoi se demander quelle sera la réaction du chef de l’Etat face à ces militaires qui tiennent toujours à toucher la seconde partie de leurs primes.
Quelles options pour le président Ouattara face à la nouvelle mutinerie
Après la rencontre entre le président Ouattara et quelques responsables militaires représentant les mutins, des promesses avaient été faites. Visiblement celles-ci ne sont pas tenues après ces nouveaux tirs à Abidjan, Bouaké et au nord du pays. Au cours de la rencontre, le chef d’Etat ivoirien avait ouvertement déclaré que « la Côte d’Ivoire passe par des moments très difficiles », en raison de la crise mondiale du cacao qui devrait fait perdre à l’Etat près d’un milliard d’euros sur les recettes d’exportations. Avec le recadrage budgétaire, il paraît évident que le gouvernement ivoirien n’est pas en mesure de répondre aux exigences financières des soldats, du moins pour le moment. Après avoir salué la décision des militaires renonçant à leurs revendications financières, le président Ouattara s’était engagé à améliorer les conditions de vie des soldats de l’armée ivoirienne. Mais avec cette nouvelle mutinerie, l’on serait tenté de dire que cette promesse n’a pas convaincu les soldats. Au regard de l’échec de la diplomatie, le chef de l’Etat va-t-il passer par l’épreuve de la force pour soumettre les militaires encore récalcitrants ? Cette possibilité pourrait s’avérer très désastreuse.