L’arrestation de Sam l’Africain le vendredi dernier alimente toujours les débats en Côte d’Ivoire. Inculpé pour avoir tenu des propos xénophobes à l’égard du chef de l’Etat, l’opposant ivoirien d’origine libanaise attend la date de son jugement prévu pour le 31 mars. L’inculpation de cet ancien proche de Laurent Gbagbo a fait réagir sa communauté.
L’arrestation de Sam l’Africain le vendredi dernier a semé le trouble dans la communauté libanaise de Côte d’Ivoire. Arrêté pour propos xénophobes incitant à l’insurrection, l’opposant ivoirien Sam l’Africain a été placé sous mandat de dépôt à la MACA en attendant son jugement prévu pour le 31 mars prochain au tribunal de première instance d’Abidjan. Lors d’un meeting datant du 11 mars dernier dans la commune de Yopougon, Mohamed Sam Jichi, opposant au régime du président Alassane Ouattara, a été interpellé 6 jours plus tard pour avoir tenus des propos injurieux et incitant à la haine. La communauté libanaise qui était restée jusque-là à l’écart de cette affaire s’est enfin décidée à sortir du silence. Attié Yéya Nayef, le président de la communauté libanaise vivant à San-Pedro, a fait savoir dans un communiqué publié dans les colonnes d’Abidjan.Net, qu’il serait inacceptable que « des individus se réclamant de cette communauté, portent atteinte à l’honorabilité de la personne qui incarne cette république, en tenant des propos injurieux à son égard et par ailleurs de nature à fragiliser la cohésion sociale ; car ils appellent à l’insurrection, à la division, et à la haine. ». Poursuivant son communiqué, Attié Yéya Nayef ajoute également que sa communauté « condamne donc fermement les propos du compatriote Sam Jichi dit « Sam l’Africain » avec la dernière énergie. ».
Pour certains, ce communiqué ne serait pas de Nagib Zaher, président de la communauté libanaise de Côte d’Ivoire, mais plutôt d’Attié Yéya Nayef qui représente la communauté libanaise de San-Pedro.
Sam l’Africain arrêté pour propos xénophobes
Le 11 mars dernier, lors d’un meeting à Yopougon, l’opposant ivoirien d’origine libanaise avait laissé entendre que « Si je suis libanais alors Alassane [Ouattara] est burkinabè. Parce qu’Alassane et moi on, a le même statut : il est ivoirien, je suis ivoirien. Il a une partie ivoirienne, j’ai une partie ivoirienne. Mais, lui, sa femme n’est pas ivoirienne. Moi, au moins, ma femme est ivoirienne. ». Ces propos lui ont valu de se retrouver aujourd’hui dans le collimateur de la justice ivoirienne, inculpé selon son avocat pour « incitation à la haine tribale, à la xénophobie et à la révolte des militaires ». Son jugement débutera le 31 mars prochain au tribunal de première instance.