Partout sur la planète le temps est aux énergies renouvelables, aux grandes luttes contre la destruction de l’environnement et contre la pollution à petite ou grande échelle.
La COP 21 à Paris sur le climat avait alerté les dirigeants mondiaux sur l’urgence de diminuer drastiquement la pollution ambiante pour non seulement assurer le bien-être de la planète mais aussi garantir la santé des citoyens. Pour les pays africains il s’agit davantage de lutte contre la petite mais très nocive pollution urbaine.
Une pollution durablement installée
Non à la pollution pourrait-on dire ! Aujourd’hui quand on se promène dans les rues et quartiers d’Abidjan ce qui nous frappe d’emblée c’est une sorte de pollution ambiante. Cette pollution développe plusieurs visages que voici.
Les ordures ménagères
A Abidjan presque tous les quartiers ont une décharge publique mais nos rues sont jonchées de monticules de déchets domestiques. Généralement ils sont déversés dans les caniveaux ou sous les ponts et bouchent ainsi nos caniveaux ou engendrent des odeurs pestilentielles.
Les ordures de petits commerçants
Du fait des difficultés économiques indéniables, beaucoup de personnes ont aujourd’hui occupé les trottoirs de toutes les rues pour exercer un commerce. Ce sont les restaurants, les maquis, les magasins. A ceux-là on peut ajouter les marchés. Ces commerçants laissent des tonnes de déchets toxiques après chaque journée de travail. Cela peut s’observer chaque soir à la Liberté à Adjamé ou à Sicogi à Yopougon.
Les gaz d’échappement de véhicules et les fumées : Les véhicules sont peut-être la plus grande et dangereuse source de pollution qui soit à Abidjan. Le parc automobile ivoirien surtout celui des transports communs est constitué de véhicules dits de « France aurevoir » particulièrement pollueurs. Ceux qui rejettent le plus de gaz sont assurément les Gbaka et les taxis. Les ivoiriens respirent de l’air fortement pollué. A ceux-là s’ajoutent les fumeurs.
La pollution un danger quotidien
Les fumées quotidiennes, la poussière, les odeurs nauséabondes, les sachets représentent une menace pour la santé des populations.
Les gaz d’échappement et les fumées peuvent entrainer des intoxications aigues au monoxyde de carbone. Par conséquent les fumées sont cancérogènes. Le risque de voir le nombre de malades de cancer augmenté est donc réel. La poussière également peut provoquer le cancer pulmonaire et certaines maladies respiratoires. Quant aux déchets et à leurs odeurs ils provoquent des diarrhées ou des problèmes pulmonaires.
Si rien n’est fait la situation s’aggraverait
Si aucune décision n’est rapidement prise les riverains seront exposés à de plus graves problèmes. Les conséquences les plus dramatiques sont les risques sanitaires et environnementaux. Comme risques sanitaires pouvant survenir nous avons les épidémies de choléra ou de fièvre typhoïde qui peuvent ravager toute une population. A long terme aussi le pays enregistrera un fort taux de mortalité dû à la précarité extrême. Au niveau des risques environnementaux c’est la dégradation des infrastructures publiques telles que les voies et partant la dégradation même de la ville toute entière qui ne sera plus une destination prisée par les touristes. Ceux-ci appréhenderont à l’avance le danger qu’ils encourent à s’aventurer sur un territoire réputé pour être une décharge d’épidémies.
Il faut prendre des mesures idoines maintenant même
Au niveau des citoyens les populations doivent faire preuve de plus de responsabilités civiques. Chacun doit faire son effort pour rendre notre entourage propre en posant de petits gestes au quotidien comme :
- Ne plus jeter de papiers dans la rue.
- Ne pas verser de l’eau sale sur les voies publiques.
- Garder les ordures ménagères dans des poubelles et attendre le passage des camions bennes ou des brouettiers.
- Arrêter de fumer, d’uriner et de déféquer dans les endroits publics.
- Entretenir les véhicules régulièrement.
Au niveau de l’Etat
L’Etat, à travers sa ministre de la salubrité urbaine et de l’assainissement Anne Désirée Ouloto, fait un travail remarquable depuis quelques années, mais le problème semble persister bon gré mal gré.
L’Etat devrait peut-être :
- Mettre en place une police de la salubrité pour appliquer des peines de justice aux citoyens qui seront dénoncés ou qui seront pris sur le fait.
- Fournir plus de véhicules de ramassage et plus de moyens aux services d’entretien public.
A long terme il faut construire une conscience citoyenne
Hormis ces mesures urgentes, l’Etat doit envisager une véritable construction de la conscience nationale citoyenne. Cela doit commencer par une formation civique pratique à l’école. Cette formation doit s’étendre aussi aux adultes. Ces séances d’informations qui doivent être régulières auront pour but de sensibiliser toutes les populations sur la nécessité de garder son cadre de vie propre. En outre l’Etat peut instaurer chaque année des journées villes propres et des prix de meilleurs citoyens.
La lutte contre la pollution est une affaire commune car il y va de la santé de tous. Avant que l’Etat n’emploie de grands moyens chaque citoyen peut à son niveau faire de petits efforts qui s’avèreront de grands gestes pour le pays dans son ensemble.
Alors que pensent les Abidjanais de cette pollution ?