Affaire bavure policière à Arrah : peut-on à l’heure actuelle parler de crimes gratuits ?

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La bavure policière opérée à Arrah le weekend dernier ne cesse de susciter maintes interrogations autant parmi le public que parmi les autorités militaires et judiciaires. Après avoir perturbé la sérénité des ivoiriens ces dernières semaines avec la mutinerie des 8400, l’armée ivoirienne fait encore tristement parler d’elle.

Cette fois ci elle serait l’auteure d’un incident macabre dans la petite localité d’Arrah située dans le département de Bongouanou au sud-est de la Côte d’ivoire.
La gendarmerie d’Arrah aurait commis une grave erreur le dimanche dernier qui aurait causé la mort de plusieurs personnes. Cette bavure policière fait l’objet, en ce moment, d’enquête approfondie pour situer les responsabilités.

Une journée dominicale sanglante à Arrah

Coup de froid sur Arrah ce dimanche 28 mai 2017 quand la gendarmerie locale abat 5 personnes embarquées dans un véhicule. Elle croit alors avoir mis un terme aux activités de braqueurs sans foi ni lois. En effet un véhicule occupé par 6 individus avait été signalé aux gendarmes d’Arrah par leurs collègues de l’annexe de Kotobi suite au braquage d’un opérateur économique à Nzanfouenou. Ces malfrats auraient emporté la rondelette somme de 32.000.000 (48780 EURO) de Franc CFA. Alertés, les gendarmes d’Arrah ont coupé la route au véhicule signalé quand il est rentré à Arrah avant de faire feu et de tuer 5 de ses occupants.

Grosse confusion ou fin de parcours pour des professionnels du braquage

Dans les heures qui suivent l’événement, les internautes présents sur les lieux ou joints par des proches témoins oculaires de l’accident, font état d’une opération spectaculaire durant laquelle les gendarmes ont été sans pitié pour les pseudos braqueurs. Des internautes présents sur les lieux, à l’instar de la plus part de la population d’Arrah, croient à une belle opération militaire contre des bandits de grands chemins. C’est la version qui circulait jusqu’à ce que de nouvelles informations viennent suggérer d’autres pistes.

La bavure policière privilégiée par les autorités

Selon les informations recueillies bien après la scène, les personnes tuées dans l’accident n’étaient pas des braqueurs, mais des employés d’une pompe funèbre qui revenaient d’une prestation funéraire à Andé. Pris pour les braqueurs de Nzanfouenou, les six employés ont été littéralement fusillés dans un guet-apens qui leur a été tendu au centre-ville d’Arrah par la gendarmerie locale. Un seul des cinq employés réussira à s’extirper de la voiture comme par miracle et à avertir son entreprise à Abidjan après avoir fui les balles assassines des gendarmes. C’est grâce à cette dernière qu’on saura l’identité réelle des victimes qui ne faisaient que rentrer chez elles après une journée de travail.

Offensive judiciaire contre les auteurs de l’incident mortel

Après enquête faite et grâce aux informations recoupées çà et là, le triste sort des 5 employés, plus celui d’un riverain qui serait une victime collatérale, est désormais vu comme une grave erreur de la part des forces de l’ordre. Les 5 gendarmes incriminés ont été depuis entendus et le commandant de brigade serait déjà aux arrêtes. Selon un des gendarmes, rien n’a été constaté de suspect dans le véhicule après la liquidation de ses occupants. L’enquête est toujours en cours pour situer toutes les responsabilités.
L’embuscade de ce dimanche à Arrah qui aurait coûté la vie à 6 innocentes personnes alertent sur le professionnalisme de notre armée toujours au cœur de scandales tragiques comme celui, il y a deux semaines, du douanier qui a abattu un étudiant de l’ENS (Ecole Normal Supérieure) d’Abidjan à la suite d’une altercation dans un maquis de Yopougon.

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