La scène est devenue désormais habituelle, Abidjan change de visage en saison des pluies.
La capitale ivoirienne semble flotter sur l’eau au point d’être ironiquement appelé la Venise africaine. Si l’on pense que les quartiers les plus huppés sont les plus sûrs ou les plus épargnés, hé bien c’est faux. D’Abobo derrière rail à la Riviera Palmeraie, la pluie fait des ravages et l’on annonce des morts.
Abidjan est encore sous les eaux depuis quelques jours et cela n’étonnera peut être personne tant le phénomène n’est pas nouveau. La saison des pluies à son lot de victimes : maisons détruites, lits et ustensiles flottants, victimes humaines, routes impraticables. Jetons un œil sur Abidjan, la nouvelle Venise en saison pluvieuse.
La pluie ne donne plus de répit aux Abidjanais
Depuis quelques jours, la pluie tombe drue, obstinément au grand désarroi des habitants de la capitale ivoirienne dont les fortunes ne sont pas toujours les mêmes. Il ne se passe plus de jours sans que la pluie ne tombe et parfois toute la journée. Le plus souvent elle commence dans la nuit jusqu’au petit matin où elle s’estompe généralement pour reprendre dans l’après-midi ou au pire bien avant. Cette pluie acharnée n’est pas sans conséquences désagréables pour toutes les populations.
Les dégâts matériels et humains ne sont pas négligeables
Les dommages causés par la pluie sont divers mais elles s’inscrivent à deux niveaux : matériels et humains.
Au niveau matériel, la saison des pluies qui ne fait que débuter à déjà emporter bien de routes et de portions de chaussées qui deviennent presqu’impraticables causant parfois des embouteillages monstres comme celui constaté de Yopougon jusque sur l’autoroute qui relie cette commune à Adjamé, Cocody ou encore Plateau. En plus des routes devenues impraticables malgré quelques travaux de réfection, il y a des quartiers entiers que la pluie emporte parce que situés sur des terrains à risque. Plusieurs éboulements sont enregistrés et beaucoup de quartiers croulent sous les eaux à l’instar d’Abobo Akekoi ou NB’dotré selon les informations de la télévision nationale RTI dans son journal de 20h du 11 juin. Même son de cloche du Côté de Cocody le quartier le plus huppé de la capitale où l’on note d’énormes dégâts notamment à la Riviera Palmeraie essentiellement dégâts essentiellement à l’anarchisme des constructions, au non-respect du plan d’urbanisation ou à l’obstruction des avaloirs.
En ce qui concerne les pertes en vie humaines, l’on dénombre à l’heure actuelle, hélas, 8 morts dans toute la ville d’Abidjan la plus part du temps dans les quartiers précaires qui se situent généralement dans les lieux à haut risque comme au bord des falaises ou de ce qu’on appelle les gros trous.
Les autorités restent impuissantes face à certains comportements
Ce qui ressort de ces catastrophes pluviales c’est l’impuissance de l’Etat ivoirien à juguler durablement la problématique de la saison des pluies. L’on se souvient encore du plan Orsec (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) mis en place chaque année pour faire face aux saisons des pluies, mais rien de concret n’en est ressorti. Cependant, les autorités ont plusieurs fois déguerpi les quartiers à risque mais à chaque fois les populations chassées sont revenues s’installer. Il apparait donc plus que jamais primordiale que l’Etat prenne des mesures drastiques pour évacuer ces sites et accentuer la réfection et la construction des routes une des priorités des Grands Chantiers entrepris par lui.
Avec les prévisions météorologiques de la SODEXAM, il apparait plus que judicieux de sensibiliser les populations sur les mesures à prendre pour éviter tout drame. Quant aux élèves qui affronteront les examens de fin d’année, ils devront s’armer de courage pour rallier les centres d’examen.