Axe Routier San Pedro- Baba : le pont qui relie les deux localités craque sous les pieds

Laurence Guédé

Cette année la saison des pluies est particulièrement ravageuse presque partout en Côte d’ivoire, surtout dans la zone forestière du sud et de l’ouest en témoigne la récente frayeur enregistrée à San Pedro, l’une des villes portuaires du pays avec Abidjan.

Cette cité est l’une des plus grandes de Côte d’ivoire, mais aussi représente le deuxième poumon économique avec son port qui résorbe 15% des échanges commerciaux du pays. Et quand la pluie se fait drue, l’on craint le pire pour les échanges commerciaux dans une région aux routes réputées impraticables.
San Pedro vient de perdre une route précieuse qui le reliait au sud-ouest du pays, en l’occurrence à la très touristique ville balnéaire de Grand Bereby. Le pont sur l’axe routier San Pedro-Baba vient de céder sous le poids des eaux.

Le pont craque sous les ruades d’une pluie torrentielle

Depuis quelques semaines la pluie s’abat régulièrement sur le pays, principalement dans la zone forestière et sur le littoral dont les villes croulent sous le poids des eaux. Parmi ces villes, San Pedro qui traine une salle réputation de ville boueuse pendant les saisons des pluies. La ville portière qui souffre déjà de ses mauvaises voies vient d’être coupée des localités du sud-ouest du pays et du Liberia. Le pont qui la reliait à Baba, un petit village sur la route de Grand Bereby une ville plus à l’ouest vient de se dérober.

Le pont s’effrite et craquèle

Dans une vidéo publiée sur le site d’informations Abidjan.net, l’on peut voir le pont traversé par une énorme fente et affaissé. A quelques endroits, notamment aux entrées, le pont est sérieusement craquelé et le bitume fragmenté laisse par endroits voir les eaux houleuses et boueuses qui continuent de couler sous l’édifice. Quelques riverains attroupés aux abords de celui-ci sont médusés par ce spectacle qui aurait pu emporter des piétons ou des voitures. Fort heureusement aucune victime n’aurait été déclarée jusqu’à présent car, les usagers très précautionneux, auraient arrêté de traverser le pont au regard des premières fissures. Un ouf de soulagement puisque le pont aurait pu emporter de malheureux usagers si l’effondrement avait été plus brusque et imprévisible.

La faute aux pluies diluviennes ou aux constructeurs

Les internautes se disent choqués par cet incident qui aurait pu emporter des passagers et des véhicules et ainsi augmenter le nombre des morts déjà considérable. Certains internautes en appellent à la clémence de la météo ou si l’on à la bonne de Dieu pour tempérer la force des pluies qui, au lieu d’être des aubaines, finissent par se transformer en malédictions. Il faut bien dire que les dieux ont tellement été généreux que la générosité finit par faire des dégâts sur les installations et les habitations, certainement un effet pervers du changement climatique observé à l’échelle mondial. Mais pour d’autres, l’accident montre la mauvaise construction des infrastructures publiques qui ne tiennent jamais en grande saison pluviale. L’on accuse volontiers le BNETD (Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement) et les techniciens des Travaux Publics d’avoir fait des économies mettant, de ce fait, en péril la vie des populations.
L’effondrement du pont qui relie San Pedro à Baba montre encore une fois les erreurs et les approximations dans la construction des infrastructures publiques en Côte d’ivoire. Quelle que soit la cause de cet incident, il apparait urgent que l’Etat rétablisse ce tronçon qui se situe dans l’une des grandes zones économiques du pays.

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