L’on le pressentait depuis la défaite de la présidentielle 2017.
Une certaine lassitude et une envie de changement s’étaient emparés du Front National qui, disons-le nous, avait cru en la victoire de Marine Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron. Mais la déception fut à la mesure de l’espérance et avec la désillusion la chasse aux sorcières pour faire porter le chapeau à quelqu’un a commencé. C’est dans ce cadre que Jean-Marie Le Pen ressort la vieille querelle avec sa fille Marine.
Le FN serait-il au bord de l’implosion ? L’on serait tenté de dire non car le père et la mère nous ont habitués à la guéguerre idéologique. Face à la dernière séquence assez décevante du Front National dont il est toujours Président d’honneur, il sort de sa réserve et débarque au Bureau politique, mais il est déclaré persona non grata.
On est laid à Nanterre, c’est la faute à voltaire…
Ce mardi 20 juin 2017 le FN a tenu son Bureau politique, le premier depuis la défaite à la présidentielle, à son siège à Nanterre. Cette réunion de crise politique visait à réfléchir sur une nouvelle approche du fonctionnement du FN qui bute toujours aux élections notamment à cause de son autarcie. Cette réunion se voulait comme une introduction aux grands travaux du parti pour son renouvellement, mais plus encore comme une catharsis de la présidente elle-même, émoussé par la récente défaite et la fronde qui gronde au sein du parti. Les différentes factions du FN qui apparaissent déjà devront vider leurs sacs pour faire baisser un peu la tension. Sur les huit députés élus du dimanche 2 étaient absents dont un de taille, sa fille Marion-Marechal Le Pen. Mais un intrus de taille viendra perturber l’ambiance déjà lourde de la séance de cure politique et de mea culpa.
Jean-Marie Le Pen demande la démission de sa fille à la tête du parti
Le vieux Marie Le Pen que l’on croyait aux oubliettes avec une sulfureuse nomination de Président d’Honneur, a refait surface en ce mardi sous le coup de 10h. Sur le modèle du Parti Social dont le secrétaire général a démissionné à la suite de la débâcle des présidentielle et législative, Jean-Marie Le Pen demande que sa fille démissionne de la direction du Front National. Mais il n’aura pas l’occasion de le lui dire en face ou du moins de le dire devant le bureau politique réunit où l’on retrouvait un Florian Phillipot contesté. Le fondateur du FN a retrouvé les grilles fermées et il aura beau protesté rien n’y fera : les portes sont bien closes pour lui.
Le vrai débat de fond s’impose au FN
Si le « vieux » n’est pas toujours lucide politiquement, cette fois ci il semble avoir retrouvé un peu de bon sens avec l’appel à la démission qu’il lance à sa fille. Selon lui, l’on ne peut pas continuer à diriger un parti après la défaite de la présidentielle de mai et la maigre récolte des législatives du dimanche. Sur le modèle de Jean-Christophe Cambadelis, il appel sa fille à se retirer de la présidence du FN, mais celle-ci tente de sauver sa peau en ce moment par des manœuvres propres à elle. En reconnaissant à demi-mot ses erreurs, en appelant à faire le ménage total au sein du parti, la présidente Marine Le Pen veut se maintenir au-dessus des vagues houleuses comme un surfer adroit.
Jusqu’où ira Jean-Marie Le Pen dans la négation de l’autorité de sa fille ? Son appel fera t’il tache d’huile ? Ou alors Marine Le Pen parviendra-t-elle à redresser la barre en procédant à une refonte totale du parti caporalisé par sa famille ? Attendons de voir la suite du feuilleton.