La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique de l’Ouest d’une superficie de 322.463 Km² et une population estimée à 23.700.000 habitants.
Cette population est repartie entre 63 ethnies ou langues dont la langue Bété. Le peuple bété est un groupe ethnique issu du grand groupe Krou. A l’instar des Baoulés qui prédominent dans le groupe Akan, les Bétés sont le plus grand groupe Krou et la 2e ethnie de Côte d’Ivoire après les Baoulés. Comment se caractérise cette langue et quelles sont ses manifestations culturelles ?
La langue Bété est l’une des langues les plus importantes de la Côte d’Ivoire, mais aussi l’une des ethnies qui a une certaine influence dans la destinée du pays. Dans cet article nous nous attèlerons à en savoir davantage sur cette langue ainsi que ses aspects culturels. Prenons donc connaissance avec le deuxième groupe linguistique le plus important de Côte d’Ivoire.
Histoire et origines de la langue bété
La langue bété est parlée par le groupe ethnique du même nom, installé dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Son aire géographique concerne les régions de la Nawa, du Sassandra-Marahoué et du Gôh-Djiboua selon le nouveau découpage administratif. De ce fait elle s’étend des villes de Daloa et Issia au nord aux villes de Gagnoa et de Soubré au sud. Ainsi le territoire bété est voisin des Guérés à l’ouest, des Dida à l’est, des Gouro au nord et des Bakwé au sud. Selon les historiens dont Maurice Delafosse le groupe Bété serait originaire du Liberia et c’est la thèse officiellement admise jusqu’à ce jour. Mais d’autres comme Jean-Pierre Dozon affirment au contraire que le Bété viendrait du Ghana, c’est-à-dire de l’est comme les Baoulé. D’autres encore situent leurs origines plus loin au Nigeria voire au Cameroun où il existe un groupe proche des Krou que sont les Kranh.
Manifestation de la langue
La langue bété aurait eu une seule forme avant la seconde dispersion qu’a connue le groupe. Ainsi aujourd’hui, à cause de certaines influences dues au voisinage et aux apports externes souvent lointains comme les malinkés qui commerçaient dans le pays bété avant la colonisation, la langue a connu des distorsions et des modifications. Ainsi retrouvons nous des sous-groupes comme les Guébié, les Galeba, les Lobouho, les Niabré ou encore les Zabia. Mais il semble que la souche principale du bété se parlerait encore aujourd’hui dans les villes de Soubré, Guiberoua et Saïoua des villes aux frontières sud et est de la région bété. Des travaux ont été réalisées pour donner une certaine forme écrite à la langue avec son alphabet de 400 mots crée par le chercheur Fréderic Bruly Bouabré.
Importance et proportion du bété
Selon des statistiques la langue bété est la 2e plus importante de Côte d’Ivoire après le Baoulé avec 18% de locuteurs sur les 23,7 millions d’Ivoiriens soit 4.266.000 personnes natives de celle-ci. Si en Côte d’Ivoire il n’y a pas de langues officielles, le Bété demeure en revanche une référence quand il s’agit de divulguer des messages en langues locales comme dans l’émission « Nouvelles du pays » sur la chaine nationale RTI. Parmi ses locuteurs figurent des personnalités comme l’ex président Laurent Gbagbo, les footballers internationaux Didier Drogba, Serge Aurier et Basile Boli, le sportif français Thierry Dusautoir ou encore le chanteur ivoirien Ernesto Djédjé le virevoltant artiste des années 70 et 80.
La langue bété est un des dialectes locaux qui s’est imposé au fil de l’histoire de la Côte d’Ivoire grâce à l’importance du nombre de ses locuteurs mais aussi de l’influence de ses fils et filles à travers le pays et le monde.