Rentrée Scolaire Cameroun : les écoles privées dans le collimateur du Président Paul Biya

Tatiana Agostino

Les écoles privées du Cameroun sont dans le collimateur du Président Paul Biya et de son gouvernement.

Bientôt c’est la rentrée scolaire au Cameroun, comme d’ailleurs dans de nombreux pays d’Afrique francophone. Le début des cours est prévu pour début septembre, mais en attendant l’Etat vient en aide aux établissements publics laïcs et confessionnels. C’est dans ce cadre que le Président Paul Biya a fait un geste financier à l’endroit de ces écoles qui accueillent les élèves affectés du public.

L’Etat camerounais n’a pas donné qu’une bouffée d’oxygène aux établissements privés. Il a aussi tenu à assainir le milieu pour mettre en place un système éducatif de qualité. Pour se faire il a jeté son dévolu sur plusieurs dizaines d’écoles qui ne respectent pas les normes. Penchons-nous davantage sur les dernières nouvelles concernant la rentrée scolaire au Cameroun.

Le principe des affectations dans les écoles privées

Les établissements privés laïcs et confessionnels sont des écoles privés qui accueillent les élèves affectés du public. Lorsque ceux-ci sont reçus dans les établissements privés, l’Etat s’engage à payer leurs inscriptions totalement ou au mieux en partie. Ces inscriptions s’élèvent à des milliards de Franc CFA par an, somme que l’Etat déverse directement à ces écoles. Mais le don de Paul Biya dont il est question ici n’a rien à voir avec cet engagement de l’Etat concernant les affectés.

L’Etat camerounais vient au secours des écoles privées

Le weekend dernier le Président camerounais Paul Biya a fait preuve de magnanimité à l’endroit des écoles privées laïques et confessionnels de son pays. Cette aide financière est la conséquence d’une demande de subvention financière formulée par les fondateurs et secrétaires nationaux de ces établissements d’enseignement secondaire. En tout 2 milliards ont été décaissés par le Président lui-même, soucieux de la bonne santé de l’éducation nationale. L’allocation financière serait repartie comme suit : un milliard pour le ministère des enseignements secondaires et l’autre milliard au ministère de l’éducation de base. Les fonds pour l’exercice budgétaire 2017-2018 étant disponibles, la rentrée peut commencer sans soubresauts. Néanmoins ce ne sont pas toutes les écoles privées qui en bénéficieront car certains doivent fermer.

Les écoles « boutiques » devront fermer

Le ministère des enseignements secondaires vient de signer un arrêté au titre de la rentrée scolaire 2017-2018. Cet arrêté prévoit la fermeture de 81 écoles ne répondant pas aux standards requis. Ces établissements clandestins ou boutiques sont accusés entre autre de ne pas posséder d’arrêté de construction, de cohabiter avec une école primaire, de transformer un local d’habitation en salle de classe ou d’avoir des infrastructures en mauvais état. Ces écoles clandestines sont nombreuses dans la région de Douala et de Yaoundé. Dans ces zones les établissements privés sont de plus en plus prisés ce qui occasionne une floraison anarchique. Le secteur générant d’énormes profits, l’on assiste à la violation de la législation. Les faux titres de propriété, les conditions précaires et le manque de personnel qualifié sont vite devenus monnaie courante.
Ces mesures prises par l’Etat Camerounais visent d’une part à honorer les engagements de ce dernier et d’autre part à mettre fin aux écoles qui ne répondent plus aux critères. Maintenant que le gouvernement s’est acquitté de ses dettes, les élèves affectés pourront reprendre plus tranquillement le chemin de l’école. Pour ceux qui fréquentaient les établissements fermés, ils n’ont plus qu’à s’inscrire ailleurs.

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