CAN 2019 : Ce n’est toujours pas gagné pour le Cameroun

Joseph Amenan

Ce n’est toujours pas gagné, l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun.

Tout se complique de jour en jour pour le pays malgré les engagements de ses responsables de Football. Comme un air de cabale, des décisions contre le Cameroun s’enchaine fatalement.

Après les doutes de Monsieur Ahmad Ahamad sur les capacités du Cameroun à organiser la CAN, nous sommes en face d’un autre problème. Cette fois ci c’est la visite d’inspection qui piétine d’emblée. Pourquoi ? Tentons de comprendre un peu plus cette nouvelle affaire.
Mises dos au mur par la CAF, les autorités camerounaises ne se facilitent pas la tâche. En effet l’élection du Président de la Fecafoot pose toujours problème depuis plusieurs années maintenant. Cette guerre interne risque de pénaliser l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun.

Un audit qui cale d’emblée

Selon le calendrier de la Confédération Africaine de Football, un audit devait être réalisé, fin août, sur les différentes installations de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Pourtant il y a quelques jours, le cabinet qui devait réaliser cette inspection s’est désisté ou plutôt se serait désisté. Le cabinet en question est PricewaterhouseCoopers, en abrégé PwC, une entreprise britannique. La cacophonie est d’autant plus grande qu’on ignore jusqu’à présent le fonds du problème. Une première piste serait une cabale montée de toutes pièces contre le Cameroun. En effet, l’ivoirien Edouard Messou, dirigeant du cabinet d’audit britannique, aurait laissé entendre que le Cameroun est victime d’une « mise à l’écart ».

Un problème politique

Cette mise à l’écart serait plus de l’ordre politique que structurel. Cependant la structure affirme que son directeur n’a jamais tenu de tels propos. Qui dit donc la vérité ? Pour enfoncer les choses, la CAF n’a toujours pas expliqué le désistement du cabinet PwC. Elle observe un silence coupable qui s’inscrit dans le prolongement du bras de fer mené par son Président aux instances du football camerounais. Le coup sent la cabale contre la Fecafoot. Bien que celle-ci n’ait encore rien compris au désistement, elle teint néanmoins à lever toute équivoque. Son Président, Sidiki Tombi a Roko, affirme que toutes les conditions sécuritaires pour accueillir les membres de la visite d’inspection sont réunies. Il a tenu ces propos dans une lettre adressé à la CAF. Epinglée par la CAF, la Fecafoot ne donne pas non plus une image reluisante du Cameroun.

Confusion au niveau de la Fecafoot

En effet, la Fédération Camerounaise de Football est englué dans une lutte intestine depuis des années maintenant. Toute l’intrigue remonte à 2013, année à laquelle, l’élection de Mohammed Iya avait été contestée. Depuis, celui-ci purge quinze ans de prison pour détournements de fonds. En 2015 également la victoire de Tombi a Roko avait été sérieusement mise en doute. Le doute avait été ensuite confirmé par les instances arbitrales nationales puis par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Malgré cette invalidation l’équipe de Sidiki Tombi reste à la tête de la Fecafoot. Les réunions diverses à Conakry puis au Cameroun sous l’égide de la FIFA n’ont rien résolu. Pour calmer le jeu la FIFA a décidé de mettre en place un comité de normalisation au sein de la Fecafoot. C’est la décision finale a défaut de la mise sous tutelle rejetée par le camp Tombi soutenu par le gouvernement camerounais.
Les jours passent et se ressemblent pour le Cameroun. Sa CAN 2019 ne semble pas toujours être acquise. Conflits avec la CAN, imbroglio des audits et guerres internes risquent de pénaliser fortement le pays. C’est un cocktail qui ne rassure pas responsables de la CAF et sponsors. Il serait donc temps que le Cameroun mette enfin fin à toute cette cacophonie autour de l’organisation. Il en a besoin pour se concentrer sur l’essentiel à savoir les infrastructures et les aspects techniques.

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