Sénégal : Le Président Macky Sall tend la main à l’opposition

Le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, a décidé de tendre la main à l’opposition.

Enfin, pourrait-on dire tant la contestation devenait importante. Cet appel au dialogue tombe à point nommé après des législatives très controversées qui ont vu le parti au pouvoir rafler la majorité des sièges. Le geste du chef d’Etat Macky Sall sera bel et bien reçu par l’opposition qui posera néanmoins certaines conditions. Quelles sont ces conditions au dialogue proposé par le pouvoir ?

Ces dernières semaines, le Président sénégalais Macky Sall s’est mis à dos une importante partie de la population. Outre les opposants qui ruminent toujours des griefs, la société civile ne semble plus danser sur les mêmes pieds que lui. Nous en voulons pour preuve les récentes polémiques sur les arrestations d’activistes. Serait-il tant que Dakar mette un peu d’eau dans son vin ?

Macky Sall pris entre deux chaises

Le Président sénégalais n’a jamais été aussi mal en point depuis son élection en avril 2012. Son impopularité lui pend au nez à cause essentiellement de certaines offensives et actions très contestées. D’abord il y a eu les élections législatives qui se sont tenues le 30 juillet 2017. La majorité présidentielle a remporté 125 des 165 sièges disponibles à l’Assemblée nationale soit au moins 40 départements sur les 45 que compte le pays. Ces résultats ont donné lieu à une large contestation de l’opposition qui remet en cause certaines circonscriptions électorales comme Dakar. En outre le pouvoir de Macky Sall avait commencé à irriter l’opinion nationale avec l’arrestation tous azimuts d’activistes et d’artistes. Bien qu’il les a relaxés, pour la plus part, le pouvoir continue de faire grincer les dents. Il était temps de baisser la tension sur tous les fronts.

Une initiative au bon moment

A l’occasion de la fête de l’Aïd El Kebir, dénommée Tabaski en Afrique de l’Ouest, le chef d’Etat sénégalais a fait un important appel à l’endroit de l’opposition. Au Sénégal, la Tabaski a eu lieu le samedi 2 septembre pour la plus part des fidèles musulmans et vendredi pour une minorité. C’est donc ce samedi, dans la grande mosquée de Dakar que Macky Sall a affirmé : « Je reste ouvert au dialogue et je tends la main à la classe politique ». Dans cette allocution, le Président du Sénégal a reconnu les tensions qui secouent son pays et appelé à tirer des leçons de celles-ci. Enfin il a souligné la cacophonie des dernières élections législatives due au trop grand nombre de partis politiques. Trop de pluralité tue la démocratie, voilà la substance de sa pensée. Ce que l’opposition retient de ce discours c’est l’appel à la négociation et elle s’y montrera favorable.

L’opposition pose de préalables

L’opposition a bien entendu l’appel de Macky Sall et elle se dit favorable au dialogue. A sa tête nous avons le Parti démocratique Sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade qui a remporté 19 sièges aux dernières législatives. Cependant, la deuxième force politique du Sénégal pose des préalables à ce dialogue national. Parmi ceux-ci elle réclame un « audit indépendant du fichier électoral » et la désignation « d’au moins un ou deux membres du Conseil Constitutionnel par l’opposition ». Par conséquent la balle est renvoyée dans le camp de Macky Sall qui doit y répondre maintenant.
Le Chef d’Etat sénégalais Macky Sall a décidé de tendre la main à son opposition. C’est une initiative louable car elle témoigne de la hauteur d’esprit de ce dernier contrairement à beaucoup de ses pairs sur le continent. A présent il ne lui reste plus qu’à concilier ses exigences avec celles de l’opposition, soucieuse d’une plus grande transparence. Nul ne doute que les concertations seront fructueuses car le Sénégal a une longue expérience de la démocratie.

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