Côte d’Ivoire : Stéphane Kipré s’invite dans le débat du Franc CFA et fais une proposition

Stephane Henri

Stéphane Kipré, plus connu pour être le gendre de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo, s’est invité dans le brûlant débat du Franc CFA.

Depuis que le Franco-béninois Kemi Seba a brûlé publiquement un billet de 5.000 Franc CFA, le débat sur cette monnaie héritée de la colonisation passionne tout le monde. Il a quitté les salons feutrés pour atterrir sur les marchés publics. Anonymes et hommes politiques se font entendre en Côte d’Ivoire pour donner leur avis en la matière. Parmi ceux-ci nous avons Stéphane Kipré le président de l’Union des Nouvelles Générations.

Après l’intervention de Ouattara et Macron, Stéphane Kipré propose un referendum au peuple ivoirien pour dire si oui ou non il veut sortir du Franc CFA. Selon lui c’est le seul recours démocratique pour changer de monnaie ou la conserver le cas échéant. Une telle déclaration soulève évidemment beaucoup de questions autant sur la pertinence de la proposition que sur le curriculum vitae de l’individu lui-même.

L’affaire Kemi Seba qui fait effet boule de neige

Kemi Seba poursuivi pour avoir brûlé un billet de Franc Cfa, né Stellio Capo Chichi est une figure emblématique du radicalisme noir français et du panafricanisme moderne. Il est le fondateur du mouvement Urgences Panafricaines qui œuvre pour la revalorisation du peuple noir. Le jeudi 24 août 2017 il avait été arrêté pour avoir brûlé un billet de 5.000 Franc sur une place publique de Dakar. Grâce à la mobilisation de la jeunesse et à l’intégrité des juges, il fut acquitté le mardi 29 août. L’affaire a été tellement retentissante que les langues ont commencé à se délier. Au premier rang nous avons les décideurs publics qui n’ont pas tardé à faire de la récupération politique. Dans cette cacophonie d’avis qui s’affrontent figurent celle de Stéphane Kipré, un leader ivoirien.

Stéphane Kipré propose le referendum

L’homme est monté au créneau hier pour dire sa part de vérité sur cette histoire de Franc CFA. Tandis que beaucoup jacassent sur l’avenir de la devise sans réellement faire des propositions pratiques, lui avance l’idée d’un referendum. Il affirme : « Je pense que la monnaie relevant de la souveraineté, il faut donc que chaque pays concerné puisse avoir le courage politique de convoquer un referendum pour avoir l’avis de son peuple souverain sur cette question ». Se faisant, il ramène le débat au petit peuple quand certains estiment que c’est une question d’experts. Mais problème, les experts auront attendu qu’un homme du peuple remue le cocotier pour enfin ouvrir le débat. Il serait donc raisonnable, comme Stéphane Kipré le suggère, de donner à César ce qui appartient à César. Stéphane Kipré évoque le cas de l’Euro pour valider sa thèse du referendum et souhaite une consultation « transparente ».

Une proposition juste mais problématique

La proposition de Stéphane Kipré est la voie la plus démocratique à l’adoption d’une monnaie. L’Union Européenne l’a déjà fait en consultant son peuple qui a pu alors entériner le traité de Maastricht de 1992. Cependant le beau-fils de l’ancien président de la République Laurent Gbagbo, essuie des critiques de la part de ses détracteurs. L’on lui reproche de n’avoir pas été aussi clairvoyant et illuminé sous le régime de son beau-père. « Tu aurais pu donner des conseils à ton beau-père et à ta belle-mère (Laurent et Ehivet Gbagbo) » affirme un internaute sur Koaci.com. En effet le régime dit nationaliste de Gbagbo a attendu d’être acculé par la Communauté Internationale pour battre sa monnaie le MIR (Monnaie Ivoirienne de Résistance), dans la clandestinité. L’on se demande alors où était passé Stéphane Kipré en avant 2010.
La proposition de Stéphane Kipré est une solution très juste pour enfin décider du sort du Franc CFA. Avant d’être un bien public, la monnaie est d’abord une part de souveraineté et donc il faut nécessairement consulter le peuple. Lui seul sait ce qui est bon pour lui, il ne faudrait aucunement lui imposer une devise fut-elle un passeport pour le paradis. Malheureusement avec les discours élogieux du Président de la République, Alassane Ouattara, sur le Franc CFA, il est difficile de voir un referendum organisé maintenant.

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