Toute la journée d’hier a été marquée par un affrontement très virulent dans la commune de Yopougon.
Cette chasse à l’homme en pleine ville a mis à sac les quartiers Siporex et Wassakara. C’était la débandade partout, commerçants et clients n’ont rien compris à ce qui se passait. Tels des chiens de guerre, les policiers ont littéralement fondu certains individus trouvés sur place. Il s’en est alors suivi une course poursuite dans les ruelles des quartiers Siporex et Wassakara.
Les policiers qui ont débarqué hier à Yopougon ont dit être venus venger leur camarade tué par les mains des « microbes » qu’on appelle souvent « enfants en conflits avec la loi ». Cette vengeance ciblée et violente n’a pas manqué de faire des victimes parmi les protagonistes. Retour sur une journée de tensions dans la commune de Yopougon.
La perte d’un camarade ne saurait restée impuni
La police a effectué une descente musclée hier dans la commune de Yopougon précisément à l’entrée. Les éléments de ce contingent sont descendus au sable puis ont progressé vers Wassakara et Siporex pour ratisser toute la zone. Cette importante répression trouve ses origines dans le crime presque rituel d’un agent de police au sable. En effet, Koffi Yao Esaie, un élément de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS), a été tué à cet endroit par des microbes. Les faits remontent à la veille de la tabaski, le 31 août. Les quidams l’ont égorgé et lacéré de coups de couteau. Ils ont été par la suite identifiés comme des » microbes », convenons de les appeler ainsi.
Pas de quartiers pour ces délinquants notoires
Hier dans la matinée une brigade de police a cueilli à froid les supposés auteurs de l’assassinat du policier Koffi Yao Esaie. Un riverain décrit l’arrivée des hommes en treillis en ces termes : « J’étais en plein dans l’action au niveau de Siporex et voilà qu’un cargo me dépasse après un énième passage. Et ses occupants qui lancent ces propos guerriers : Vous n’allez plus tuer policier encore. Aujourd’hui on est dans votre sang ». Ce qui signifie que lorsqu’ils en auront fini avec eux ils ne s’en prendront plus jamais à un policier. Ils mettent alors à sac les commerces environnants. Cette vengeance se fait presqu’à l’aveuglette bien vrai que beaucoup de ces microbes résident effectivement dans le quartier de Wassakara et alentours. Gaz lacrymogène, tirs de sommation, bastonnades copieuses ont été au menu de l’offensive des policiers.
Pour les internautes c’est de la pure diversion
Les images ou vidéos ont été relayées sur internet en temps réel. Pour beaucoup d’internautes, ce n’est que de la gesticulation de la part des policiers. Il aurait attendu qu’on tue l’un des leurs pour qu’ils se décident enfin à mâter ces microbes qui font tant de mal aux populations. Un internaute scandalisé, s’écrie :
« QG de microbes…Abobo »
sur Facebook. Il signifiait par-là que le nid de ces enfants criminels se trouvait dans la commune d’Abobo et pas à Yopougon. Cet épisode n’est que la fin de trois jours d’affrontements entre policiers et civils. La veille, deux agents des forces de l’ordre auraient été tués par des civils opposés à la destruction de leurs commerces dans le cadre de l’assainissement du cadre urbain, lancé par la ministre Anne Désirée Oulotto.
La descente musclée des agents de la police hier à Yopougon a surpris tout le monde. Cette action punitive a été très spectaculaire au regard du zèle des policiers qui venaient venger un des leurs égorgés par les microbes. Même si la répression est mémorable, l’on doute fort qu’elle puisse changer quelque chose dans le comportement des incriminés. Il serait temps de prendre des actions plus efficaces au lieu des sorties en fanfare.