Le gouvernement ivoirien déclare avoir enfin découvert les déstabilisateurs de l’Etat de Côte d’Ivoire.
L’annonce a été faite lors d’un conseil de sécurité tenu au sein du palais présidentiel hier jeudi 7 septembre. Une telle découverte est de nature à rassurer les populations ivoiriennes qui ne cessaient de s’interroger sur les auteurs de ces mystérieuses attaques. Sauf la révélation prête à interprétation, au moment où les regards s’étaient tournés vers d’autres acteurs.
Les responsables des attaques récurrentes que subies la Côte d’Ivoire depuis le début de l’année sont désormais connus. Il s’agit de dignitaires et de combattants de l’ancien régime de Laurent Gbagbo, aujourd’hui détenu à la Haye pour crimes contre l’Humanité. La révélation des noms est encore plus sujette à controverse.
Des attaques aussi mystérieuses que multiformes
Depuis l’accession d’Alassane Ouattara à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire la situation sécuritaire n’a jamais été aussi inquiétante qu’en cette année 2017. Enfin, outre les mutineries des 8400 et des 2600, des soldats de l’ex rébellion, il s’est produit une série d’attaques qui a suscité beaucoup d’interrogations. Il s’agit essentiellement d’assauts contre des installations de l’armée. Le dernier en date est celui de la gendarmerie de Songon sur la route de Dabou, une ville à 45,4 Km de la capitale, Abidjan. Cette attaque a été opérée dans la nuit du samedi 2 septembre au dimanche 3. Avant cette attaque, l’on a dénombré plusieurs autres dont la plus spectaculaire et la plus médiatisée reste celle de l’école de police. En effet, à la veille de la fête nationale du 7 août, un petit commando s’en était pris à l’école de police, pour dit-il renverser le pouvoir en place. C’est ce qui ressort en tout cas de l’interrogation des assaillants arrêtés ce soir-là.
Les auteurs enfin dévoilés
Une réunion du Conseil de sécurité, présidée par le Président Alassane Ouattara, s’est tenue hier au palais présidentiel. A l’autre du jour, on avait la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire suite aux nombreuses attaques contre les positions des forces de l’ordre. Il s’agit des attaques de Songon, Adzopé, N’dotré, Fresco, Azaguié, Cocody et Bingerville. A la suite des investigations et des arrestations l’Etat en est arrivé à la conclusion que les responsables des attaques sont des sympathisants de l’ancien pouvoir. Il s’agit de Lobognon Henri, de Lieutenant Péhé Emmanuel, de Stéphane Kipré, le beau-fils de Laurent Gbagbo en exil et de Damana Pickass exilé au Ghana après la crise. Il est resté dans les mémoires pour s’être opposé en direct à la proclamation des résultats par la CEI en 2010. En conclusion de cette révélation, les autorités ont affirmé leur détermination ferme de mettre hors d’état de nuire ces individus qui menace la stabilité nationale.
Coupables tout désignés ou expression de l’évidence
Beaucoup d’observateurs, surtout sur les réseaux sociaux, se sont dits ne pas être surpris par les noms donnés. Pour eux ce sont des coupables tout désignés. Selon eux le pouvoir est hanté par le spectre Gbagbo au point de ne pas voir la menace qui germe dans son propre camp. Les vrais déstabilisateurs seraient les ex rebelles aujourd’hui frustrés par le régime qu’ils ont contribué à mettre en place. Un autre groupe encore plus important s’offusque du fait que le gouvernement a totalement éludé la question des microbes. Ces derniers seraient coupables de crimes encore plus nombreux et récurrents que les supposés déstabilisateurs. « Comédie club » s’écrie un internaute écœuré par les conclusions du pouvoir. En revanche d’autres se réjouissent enfin que les ennemis de la République soient découverts. A leurs yeux c’est une évidence car les propos Gbagbo seraient des haineux, des frustrés qui rêvent en vain de revenir aux affaires.
Le conseil de sécurité tenu hier au palais présidentiel a accouché d’une souris pour les uns et a permis de lever le voile sur les déstabilisateurs pour les autres. Cette accusation continuera encore de diviser les Ivoiriens entre pro-Gbagbo et pro-Ado. Chacun donne son avis selon ses convictions politiques. Les individus incriminés sont tantôt des anges tantôt des agents du mal. Cependant l’on est bien surpris du soin avec lequel le gouvernement à éviter la question des microbes alors qu’elle est aussi urgente que les tentatives de déstabilisation.