La participation d’une artiste israélienne au Festival de Jazz de Tanger suscite une polémique parmi les Marocains.
Beaucoup de Marocains ne veulent pas la poser le pied au Maroc, encore moins au festival de jazz de la ville de Tanger. Ils auraient par conséquent demandé l’annulation pure et simple de sa performance. Ne sera donc-t-elle pas à ce festival qui se déroulera du 14 au 17 septembre prochain ?
Les relations entre les Marocains et les Israéliens et plus généralement entre les Arabes et les Israéliens sont presque détestables. Pour cause le conflit israélo-palestinien qui connait un regain de tensions. Si les Marocains ne portent pas en hauteur de sainteté l’entité sioniste, ce ne serait pas tout à fait le même cas pour l’Etat marocain.
Vers une annulation de la prestation
Le Festival de Jazz de Tanger, appelé TanJazz, se déroulera du 14 au 17 septembre prochain. Parmi la crème de la musique jazz qui sera présente, figure l’israélienne Noam Vazana. Les organisateurs du festival avaient annoncé qu’elle participera ce vendredi à un concert avec le chanteur arabe Tema. Cette annonce n’a pas du tout plu à certains Marocains qui se sont insurgés contre son invitation. Pour eux, elle est persona non grata sur leurs terres. De quoi l’accuse-t-on au juste ?
Victime de ses origines juives
Une grande partie des Marocains a réagi vivement contre cette invitation de l’artiste israélienne. On l’accuse en premier lieu pour ses origines juives. Et en second lieu pour son service militaire sous le drapeau israélien. Comme les Marocains considèrent que l’armée israélienne est la fossoyeuse des populations arabes israéliennes, ils trouvent inconcevables qu’on l’invite sur une terre musulmane. Sion Assidon, un bloggeur marocain et militant des droits de l’homme s’indigna à ce propos : « Comment peut-on programmer un concert de cette chanteuse à Tanger, une ville qui prône le multiculturalisme et la coexistence, alors qu’elle représente une culture de racisme envers les palestiniens ? ». En solidarité au peuple frère de Palestine, ces Marocains ne veulent pas voir Noam Vazana à Tanger ce vendredi 14 septembre. Par conséquent, des activistes et militants des droits de l’homme au Maroc appellent à la mobilisation générale. Selon eux, société civile, étudiants et personnalités politiques devraient agir ensemble pour faire annuler ce concert. Par la même occasion ils s’insurgent contre la tentative de normalisation des relations avec l’entité sioniste prônée par le Royaume depuis quelques mois. Pas question de flirter avec les ennemis du peuple arabe, tel est le leitmotiv de ces protestataires.
La musique n’est pas la politique
Noam Vazana est victime de ses origines et de son engagement dans l’armée israélienne. Ces seuls facteurs ont contribué à la situer au centre d’un boycott actif. Tout le même ne jette pas la pierre à l’artiste étant donné qu’il faut faire une distinction entre la musique et la politique. Certains se montrent plus cléments comme cet internaute qui affirme : « Salam à tous. Ce n’est pas sa faute si elle est née juive dans un régime terroriste et raciste. Ayons de la compassion et l’esprit ouvert. Elle est jeune artiste, accueillons là comme il se doit ». La voie de la tolérance malgré les blessures, voilà ce que prône d’autres Marocains.
Noam Vazana prestera-t-elle ou ne prestera-t-elle pas ? Telle est la question en suspend à trois jours de l’évènement. Fort est à parier que la jeune chanteuse ne sera pas bien accueillie dans le Royaume au regard des dissensions arabo-israéliens. Pourtant il faut savoir faire la part des choses. La musique n’a rien à voir avec la politique. La musique est universalité, communion, fraternité. Alors qu’on laisse les idéologies politiques aux portes de la musique.