Burkina Faso : le Président guinéen au pays pour parler de G5 Sahel

Laurence Guédé

Le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé hier soir au Burkina Faso dans le cadre d’une mini tournée régionale dans les pays du G5 Sahel.

Dans le contexte de la recrudescence du terrorisme en Afrique de l’ouest, cette visite du président malien semble tomber à pic. Les deux pays ont été jusqu’à présent les deux cibles favorites des Djihadistes qui opèrent dans la sous-région. C’est l’occasion de faire montre d’une solidarité inébranlable afin de juguler durablement le fléau.

Après les critiques d’Emmanuel Macron à Bamako au mois de juillet, les dirigeants du sahel semblent avoir pris le problème à bras le corps. Plutôt que d’attendre que le salut vienne de l’Europe, Ibrahim Boubacar Keita instaure cette tournée de consultations pour maintenir une coopération active entre les pays membres.

La tournée et l’étape de Ouagadougou

Le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita est en ce moment au Burkina Faso dans le cadre de la coopération entre les pays du G5 Sahel. Il est arrivé hier après-midi dans la capitale pour discuter avec son homologue Marc Roch Kaboré. Le Président burkinabé et son hôte discuteront des mesures pour accélérer le processus d’opérationnalisation de la force conjointe prévue depuis quelques mois. Le samedi dernier IBK avait inauguré à Sevaré, dans le centre du Mali, le poste de commandant de la force conjointe anti djihadiste du G5 Sahel. Ce séjour dans la capitale burkinabé s’étendra sur deux jours. Avant Ouagadougou, le Chef d’Etat malien s’était déjà rendu à Niamey puis au Niger et à Ndjamena au Tchad. En outre il avait rencontré le Président Mauritanien, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz à Bamako même. Il ne restait plus que le Président du Faso, son Excellence Roch Marc Kaboré.

Un contexte durement troublé

Cette tournée dans les pays du G5 tombe à pic au regard de la recrudescence du terrorisme dans la région. Le Burkina Faso et le Mali sont les victimes de cette poussée nouvelle des attentats. Après les récentes attaques opérées au Burkina Faso, Monsieur Marc Roch Kaboré veut cesser l’hémorragie. Si des mesures drastiques ne sont pas prises, le Burkina Faso risque de devenir le nouveau sanctuaire du djihadiste. Des groupes comme Ansarul Islam ont ouvertement menacé l’Etat du Faso et revendiqué des attaques, notamment dans le nord du pays. Bien que la tournée soit louable, elles n’essuient pas moins de critiques de la part des internautes.

Une parade de fanfarons ou une volonté manifeste d’éradiquer le terrorisme

Pour de nombreux internautes, cette tournée n’est qu’une fanfaronnade qui a accouchera d’une souris. Les dirigeants du G5 Sahel, et partant ceux d’Afrique subsaharienne, seraient des incapables. Ils ne seraient capables de rien s’ils ne sont pas assistés par l’Occident et plus précisément la France déjà très présente au nord Mali. Ce qu’ils dénoncent ce n’est pas la concertation en soi, mais l’éternel assistanat quémandé auprès des puissances occidentales. Si les arguments avancés par les internautes sont justifiés il faut au moins reconnaitre les efforts menés par nos chefs d’Etat pour prendre en main leur destin.
La visite d’Ibrahim Boubacar Keïta au Burkina Faso s’inscrit dans le cadre d’une tournée régionale pour activer la coopération entre les pays du G5 Sahel. La force antiterroriste qui sera mise en œuvre dans les prochaines jours devra effectivement nécessiter la solidarité entre les pays contributeurs. Les deux Présidents malien et burkinabé devront d’un moment à l’autre rendre un communiqué à la suite d’une concertation débuté dans la matinée.

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