Cocody : un apprenti gbaka et unijambiste fait son show entre Adjamé et Bingerville

L’on dit souvent que rien n’est impossible à celui qui veut.

La maxime prend encore plus d’importance quand il s’agit de personnes handicapées. Un apprenti gbaka unijambiste fait l’objet d’admiration de la part de tous ceux qui l’ont vu ou côtoyé.

Connaissant la rudesse du métier de coxer, l’on ne pourrait qu’être interloqué face au spectacle qu’il offre à ses clients et à tous les passants. Symbole du courage et de l’abnégation, il est loué par les internautes qui partagent à l’infini les photos de lui dans l’exercice de ses fonctions.
Cet apprenti unijambiste est bien plus que le symbole du courage, il serait aussi une leçon pour tous les jeunes qui se plaignent chaque jour du chômage en Côte d’Ivoire. Il serait également une leçon pour les nombreuses personnes qui passent leur temps à mendier dans les rues de la capitale ivoirienne. Voyons de plus près la nouvelle effigie de l’Ivoirien nouveau voulue par les autorités ivoiriennes.

Les apprentis Gbaka : une mauvaise réputation auprès des clients

Les coxers de Gbaka aussi appelés apprentis ne sont pas beaucoup appréciés par les Abidjanais. Il ne se passe pas de jours sans qu’on ait enregistré une prise de bec entre les apprentis et les clients qu’ils transportent dans leur transport en commun. Ils sont taxés de voyous, de drogués, d’impolis, bref de tous les noms attribués aux délinquants. Malgré leur travail colossal personne ne les a jamais vraiment admirés. Mais quand survient un fait extraordinaire on en vient à changer d’avis sur eux, parce que le fait serait admirable.

Les travailleurs handicapés en Côte d’Ivoire ( ici à Cocody) n’ont aucune aide et de couverture sociale, la « débrouille » est obligatoire.

Un apprenti gbaka pas comme les autres

Un apprenti gbaka pas comme les autres auraient été aperçu hier sur l’axe Adjamé-Bingerville. Il faut rappeler que des véhicules de transport en commun, appelés Gkaba, font quotidiennement la jonction entre Adjamé et Bingerville. A l’aller le transport s’élève à 250 francs CFA et 100 francs au retour. L’Université Felix Houphouet Boigny de Cocody fait partie de l’itinéraire de ces minibus. C’est au niveau de cette université que des internautes ont saisi hier l’image de cet apprenti estropié. La scène se passe à l’entrée qui fait face à l’école nationale de police. Là les Gbaka garent et chargent régulièrement les étudiants. Grande fut la surprise des personnes présentes de voir cet apprenti descendre de son véhicule avec une béquille. Le pied droit sectionné, il s’accroche à sa béquille et appelle les clients.

Une leçon pour tous

Malgré son handicap majeur pour ce métier très mouvementé, le jeune homme ne s’est pas pris en pitié. Bien au contraire il a pris son destin en main, plus que ceux même qui ont tous leurs membres en place. Il se bat pour avoir son pain quotidien au lieu d’aller le mendier. « La leçon que je tire en voyant cet homme c’est que rien ne justifie la mendicité, la prostitution, la facilité du gain », déclare un internaute témoin de la scène. En effet c’est bien là un exemple pour tous ceux qui invoquent leur handicap physique, social, intellectuel ou financier pour mendier ou se dégrader. Pour les internautes le handicape n’est pas une fatalité en soi.
Assurément cet apprenti handicapé ne se prend pas en pitié. Il montre à tous ceux qui s’apitoient sur leurs sorts, que rien n’est pas facile, mais également rien n’est impossible. La puissance de la volonté est une arme contre la fatalité. Plus qu’aux handicapés, cette anecdote interpelle tous ces jeunes bien portants qui attendent tout des autres, surtout des autorités. Nous espérons aussi qu’elle servira de leçons à tous ces délinquants qui s’attaquent aux populations pour leurs voler leurs biens.

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