Cameroun : le fils de Paul Biya se présente au concours national d’administration

Tatiana Agostino

C’est une nouvelle pour le moins incroyable voire insolite qui nous est parvenue il y a quelques heures.

Elle concerne le fils d’un des plus puissants présidents d’Afrique. Il s’agit de Biya Paul Junior, le fils de Paul Biya, président du Cameroun. Il se serait présenté au concours de l’école nationale d’administration et de magistrature du Cameroun. Après Brenda Biya, la fille unique du couple présidentiel, c’est au tour du fils cadet de se présenter à un concours dans la peau d’un anonyme.

L’inscription de Biya Paul Junior au concours de l’ENAM sonnerait comme la preuve d’une humilité de la part du pouvoir de Yaoundé. Ce serait aussi un acte de transparence et une leçon à tous les autres présidents d’Afrique. Pourtant pour beaucoup d’observateurs ce n’est que de la communication signée Paul Biya. L’annonce serait-elle de la poudre aux yeux du peuple camerounais ?

Biya Paul Junior, un candidat comme tous les autres

L’un des fils du président camerounais serait sur la liste des candidats de l’école nationale d’administration du Cameroun dénommée ENAM. Ce samedi, 16 septembre 2017, il devrait se présenter dans son centre de composition comme tous les autres candidats. Il composera dans la filière « Administration générale cycle B » sous le matricule 901 selon les sources. Dans une liste publiée jeudi sur Facebook l’on peut bien lire son nom au numéro indiqué ci-dessus. Rappelons que sa sœur Brenda Biya avait déjà présenté ce concours. C’est donc le second Biya qui tente sa chance ce samedi matin. Cette publication donne déjà lieu à un important débat.

Les détracteurs y voient une malice du pouvoir

Les détracteurs du Président Biya n’ont pas manqué de critiquer cette candidature de Biya fils à l’ENAM. Pour ces derniers Paul Biya veut donner un vernis de transparence à l’intégration de son fils dans cette école prestigieuse du Cameroun. Biya Junior serait déjà admis avant même de composer ce samedi. Du fait de son sang présidentiel, son nom figurerait déjà avant même que les épreuves n’aient commencé. Il est difficile de ne pas voir derrière ces avis, des opinions politiques très tenaces. Comme pour sa sœur Brenda, Paul Junior paie déjà les frais de son patronyme associé, pour beaucoup, à la dictature et à la corruption.

Ce n’est pas chose commune en Afrique

Même si le pouvoir de Paul Biya pourrait rechercher de la publicité à travers une telle annonce, il faut au moins reconnaitre que l’initiative est louable. Pour d’autres la famille présidentielle n’était pas obligée de faire concourir ses enfants. Un seul appel, une seule injonction aurait suffi pour que Biya Junior poursuive ses études à l’ENAM. La plus part des chefs d’Etats africains le font en toute impunité. Tels des privilégiés, leurs enfants sont dispensés de toutes épreuves sociales. Dans le même temps, Biya Junior aurait pu aussi se contenter des rentes présidentielles et mener belle vie. Il a donc le mérite de construire son propre avenir loin de l’influence de papa. C’est un acte de responsabilité et de courage de la part du fils d’un des plus puissants présidents d’Afrique.
L’annonce de la candidature de Biya Junior à l’école normale d’administration et de magistrature du Cameroun fera encore couler beaucoup d’encre et de salive. La critique se montrera encore plus acharnée s’il venait à passer haut les mains. Les détracteurs n’y verront certainement jamais le mérite. Pourtant il n’est écrit nulle part que tous les enfants de présidents sont des nuls à l’école. Daignons donc accorder un peu d’intelligence à Biya Paul Junior.

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