Côte d’Ivoire : le SG de la FESCI dans le collimateur du pouvoir

Le Secrétaire General de la Fédération Estudiantine de Côte d’Ivoire, Assi Fulgence, serait dans le collimateur du pouvoir d’Abidjan.

Celui-ci réfléchirait sérieusement à mettre la main sur lui pour casser le mouvement de protestation en cours. Le boycott lancé par la FESCI risque de paralyser l’école ivoirienne pendant plusieurs semaines si le bras de fer perdure. Apparemment, chaque partie n’est pas prête de lâcher du lest ou de faire quelques concessions. Au regard de la tournure des évènements peut-on croire que l’Etat ivoirien irait jusqu’à arrêter le SG de la FESCI ?

La Fesci n’entend pas se laisser intimider par les menaces à peine voilée de l’Etat de Côte d’Ivoire. Elle menace même de se radicaliser si les autorités veulent pendre le chemin de la répression déjà entamée. Sachant les méthodes de la FESCI par le passé nous sommes en droit de nous inquiéter sur le ton que prend cette crise des inscriptions.

La bataille s’est engagée entre Fescistes et forces armées

Ce qui est convenu d’appeler désormais la crise des inscriptions physiques est en train de virer à la violence générale. Malgré la protestation contre les frais exorbitants des inscriptions physiques, aucune solution n’a encore été trouvée. En effet, le Comité de Gestion des Ecoles, en abrégé COGES, fait payer des frais annexes aux élèves de Côte d’Ivoire. Ainsi au lieu des 6.000 et 3.000 francs respectivement pour les écoles publiques et privées, l’on observe que les parents d’élèves paient jusqu’à 20.000 francs pour les premières et 60.000 francs pour les secondes. Fort de cela la Fesci a appelé à la suppression puis à l’arrêt de ces inscriptions physiques faute de quoi elle appellerait au boycott même de la rentrée. De son côté le gouvernement a réprimé la marche des étudiants du mercredi dernier. Les méthodes de répression employées par les forces de l’ordre ont été décriées sur les réseaux sociaux avec des images chocs à l’appui. Voyant que la répression n’a pas porté ses fruits, l’Etat décide de décapiter le syndicat pour le faire taire.

Assi Fulgence sous la menace d’une arrestation

Bien qu’aucune menace officielle n’ait été proférée par les autorités nationales, les membres de la FESCI disent que leur SG est sous le coup d’une arrestation par l’Etat de Côte d’Ivoire. Le syndicat s’appuie sur des déclarations faites par la ministre Kandia Camara à la télévision nationale. Celle-ci aurait menacé d’arrêté le SG de la FESCI le dénommé Assi Fulgence. En réaction à cette intention gouvernementale, la FESCI a apporté une série de réponse dont une lettre à la ministre Kandia Camara dans laquelle on peut lire : « Le Secrétaire général Assi Fulgence n’est qu’un individu placé à la direction de la FESCI. L’emprisonné serait comme jeter un carreau de sucre dans la mer, parce qu’en chacun des élèves et étudiants de la Côte d’Ivoire réside la manière de penser, d’agir et de se comporter du camarade secrétaire ». En effet la FESCI serait bien plus qu’un syndicat, c’est un esprit qui fédère tous les élèves et étudiants de Côte d’Ivoire au-delà des considérations politiques.

Qui est Assi Fulgence Assi

Assi Fulgence Assi est un étudiant de l’Université Felix Houphouët Boigny de Cocody-Abidjan. C’est un brillant élève avec une maîtrise en économie, un master en marketing vente, un master de sciences politiques et un master en sciences de l’environnement de l’Université Abobo-Adjamé d’Abidjan. Il est à son deuxième mandat à la tête de la FESCI après avoir été réélu avec 86,38% des voix l’année dernière. Son deuxième mandat prendra fin en 2018 après un premier contracté de 2014 à 2016. Ce sera son dernier puisque le nombre de mandat à la tête de la FESCI se limite à deux.
La rumeur de l’arrestation du camarade Secrétaire général Assi Fulgence Assi ne cesse de s’enfler. L’arrestation serait même imminente selon certaines déclarations alarmistes de membres du syndicat. Notons qu’une mise aux arrêts d’Assi Fulgence Assi risque de plonger l’école, voire le pays, dans un chaos qui n’arrangera pas le pouvoir en place. L’histoire de ce syndicat estudiantin devrait raisonnablement dissuader le régime d’Abidjan. La FESCI est une sorte d’Etat dans un Etat et elle l’a démontré depuis sa naissance à la fin des années 80. Ce syndicat a vu passer à sa tête des personnalités politiques de premier rang comme Guillaume Soro l’actuel président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire et Charles Blé Goudé actuellement jugé à la CPI pour crimes contre l’humanité.

Retour en haut