Manifestation Côte d’Ivoire : la police lance des avis de recherche contre deux étudiants

La police de Côte d’Ivoire a lancé deux avis de recherche contre deux étudiants ayant participé à la marche d’hier lundi 18 septembre.

Une capture vidéo a permis de saisir le visage de l’un d’entre eux. L’un a été repéré dans la marche de Cocody. L’autre a été identifié dans une manifestation dans la ville de Dabou à 45 Km d’Abidjan. La police affirme détenir quelques solides pistes pour mettre la main sur ces manifestants d’un zèle inquiétant.

La police de Côte d’Ivoire se montre extrêmement efficace à travers ses caméras installées un peu partout dans la ville d’Abidjan. Pourtant tout le monde ne reconnait pas ces caméras, une efficacité à toute épreuve. Elles seraient plutôt spécialisées dans la traque des plus faibles alors que quand il s’agit des plus forts, elles ne capteraient rien.

Des Gavroche derrière la muraille

Jamais sous le régime Ouattara, la FSECI n’a autant fait démonstration de sa force de frappe. Comme convaincu d’avoir la raison de leur côté, les camarades ont investi, encore une fois, la rue hier lundi. La police, bien au parfum des dégâts que la FESCI peut engendrer, est sortie contrer ce dernier aux portes même de son établissement. C’est ainsi qu’on a eu droit à une véritable bataille de tranchées, entre forces de l’ordre et étudiants positionnés de part et d’autres des murs de l’Université. Cependant certains sont parvenus à briser le blocus des CRS puis à les affronter directement. Des courses poursuites, des jets de pierre, des jets d’eaux, des bastonnades ont été relevés de part et d’autre. Pourtant, dans ce chaos, certains individus ont été identifiés par la police pour leur activisme un peu trop prononcé.

La police lance un avis de recherche au sujet de deux individus

Hier lundi, étudiants et policiers se sont affrontés aux abords des cités universitaires. Malgré cette cohue humaine, des individus se sont quand même fait remarquer. Tels des Gavroche, ils auraient été assez affairés pour attirer l’œil inquisiteur des policiers. Les deux étudiants identifiés dans les manifestations de Cocody et de Dabou sont accusés de troubles à l’ordre public et d’incitation à la violence. Le premier aurait été repéré par les caméras du CCDO dans la commune de Cocody alors qu’il ameutait ses camarades. Le second aurait été identifié à Dabou suite à la dénonciation faite par certaines personnes. Il arborait, dit-on, un tee-shirt estampillé Fesci dans les abords du lycée Akpa Gnagne de Dabou. Dans sa fuite il aurait laissé tomber son sac qui contenait des projectiles et un reçu d’inscription de l’UFR des Sciences économiques et de gestion d’Abidjan qui pourrait le perdre.

Les superbes caméras qui ne verraient que les plus faibles

Les avis de recherche lancés par la police, dont l’un rendu possible grâce à la capture du visage par les caméras du CCDO, apparaissent comme la preuve d’une traque sélective. Les caméras désormais appelées « Caméras d’Hambak », du nom du ministre de la défense Hamed Bakayoko, n’identifieraient que les plus faibles et les pro-Gbagbo. Au contraire elles seraient en panne ou complètement aveugles quand il s’agit des mutins et des microbes qui sont pourtant armés. « Du n’importe quoi, vos caméras ne trouvent jamais un visage de vos enfants microbes, mais vous trouvez ceux des étudiants » s’indignait un internaute. Une opinion bien fondée pour celui qui fait revient aux récentes arrestations suite aux analyses vidéo.
Les avis de recherche lancés par la police nationale témoignent de l’efficacité des caméras installés un peu partout dans la ville d’Abidjan. Elles sont d’une efficacité redoutable car elles captent au pixel près les visages comme il est de coutume dans les pays occidentaux. Néanmoins elles gagneraient bien à se montrer tout aussi efficaces quand il s’agit des microbes et des autres individus du même acabit. Pour ce qui concerne les individus recherchés, le motif avancé semble bien insuffisant du moment que la manifestation n’avait pas un but criminel. Les arrestations pourraient au contraire mettre le feu aux poudres.

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