Burkina Faso : le General Diendéré et le Ministre Djibril Bassolé bientôt libres ?

by Joseph Amenan

Le Général Gilbert Diendéré et le Ministre Djibril Yipéné Bassolé sont, depuis bientôt deux ans, incarcérés pour « attentat à la sureté de l’Etat ».

A quelques jours de la commémoration de leurs arrestations, une partie des Burkinabés réclament leur libération. De plus en plus de voix s’élèvent contre leur détention par le régime de Roch Marc Kaboré.

Pressions de l’ONU, injonctions de la Communauté Internationale, souhaits des Burkinabés se succèdent en vain. Peut-on à l’heure actuelle croire en une éventuelle remise en liberté de ces deux personnalités ?
La libération du Général Gilbert Diendéré et du Ministre Djibril Bassolé est une question qui divise les Burkinabés. Aujourd’hui plus qu’hier, leur retour au sein du pouvoir est réclamée face à la monté de la menace terroriste. Faut-il alors sacrifier le besoin de justice au profit de la sureté nationale à laquelle ils auraient attenté ?

Le Coup d’Etat raté qui leur coûte cher

Le 31 octobre 2014, le président burkinabé Blaise Compaoré est obligé de quitter précipitamment le pouvoir après 27 ans de règne. Forcer par le soulèvement populaire à se retirer, il s’exile en Côte d’Ivoire. Le président de la transition Michel Kafando assure l’intérim assure l’intérim jusqu’à la nouvelle élection présidentielle. Le septembre 2015, le Régiment de Sécurité Présidentiel, dirigé par le Général Gilbert Diendéré, s’empare du pouvoir à la suite d’un coup d’Etat. Malheureusement il ne tiendra qu’une semaine car le 23 septembre, le gouvernement de Kafando reprend le pouvoir avec l’appui du peuple et de soldats loyalistes. A la suite de cela, Gilbert Diendéré et le Ministre Djibril Bassolé sont arrêtés pour avoir dirigé le putsch.

Leur libération fait l’objet de pressions diverses

Cela fait bientôt deux ans que les deux personnalités sont incarcérés par le gouvernement de Roch Marc Kaboré. En juillet dernier, le groupe de travail sur la détention arbitraire aux Nations Unies a ordonné la libération imminente du Ministre Djibril Bassolé. Tout au plus, selon ces experts de l’ONU, il doit être jugé par un tribunal civile et non militaire comme le devrait être le Général Diendéré. A la suite de l’ONU, plusieurs autres organisations des droits de l’homme et des personnalités politiques ont appelé le gouvernement burkinabé à relâcher l’ex ministre qui n’aurait rien à voir avec ce putsch. De son côté, le collectif des associations des commerçants et ouvriers de Kadiogo, demande l’acquittement des deux hommes au motif qu’ils sont importants pour le renforcement de la sécurité du Burkina Faso. Il faut dire que, depuis leur incarcération, le Burkina est fréquemment frappé par les terroristes de la sous-région.

La justice d’abord crie-t-on

Beaucoup de Burkinabés ne sont pas d’avis qu’il faut nécessairement les libérer pour avoir la paix dans le pays. Dire qu’ils sont incontournables dans la lutte contre le terrorisme est une insulte pour l’Armée Burkinabé selon certains. Pour eux personne n’est irremplaçable pour qu’on sacrifie la justice. « Ceux-là ne peuvent plus rien faire de bon pour ce pays », table sur la table un observateur. « Si tel est le cas, il est préférable d’amnistier tout le monde et repartir sur de nouvelles bases », propose un autre.
A quelques jours de la commémoration de leurs arrestations par le gouvernement intérimaire pour attentat à la sureté de l’Etat, le Général Gilbert Diendéré et l’ex Ministre des Affaires étrangères Djibril Bassolé nourrissent surement de secrets espoirs de sortir enfin de leurs geôles. L’impératif de sécurité nationale est vu comme une raison suffisante pour leur remise en liberté. Le gouvernement burkinabé pourrait se mettre à dos une bonne partie des Burkinabés en répondant aux sirènes de l’amnistie.

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