La ville de Bouaké est bien une ville atypique depuis au moins le début des années 2000.
Cette année elle fut secouée par une série d’évènements militaires et politiques qui ont même ébranlé tout le pays. Nous pouvons citer les mutineries et l’affaire des caches d’armes. Evoquer Bouaké ce n’est pas que parler de ses soubresauts et de ses morts, mais c’est aussi révéler des faits extraordinaires qui parlent de la vie.
Ce weekend un fait extraordinaire a surpris la ville de Bouaké. Il s’agit d’une apparente résurrection comme celle que nous raconte la Bible au sujet de Jésus Christ. L’individu serait-il revenu à la vie ou s’agit-il d’une erreur de diagnostic ?
Déclaré mort dans un premier temps
Le samedi passé fut un jour mémorable pour l’ensemble de la population de Bouaké. Alors que la ville est frappée par une grève des agents de la mairie un fait intriguant a retenu l’attention des habitants. Tout a commencé avec la mort d’un dénommé Abdoulaye Alabi le jour saint du vendredi. L’individu souffrait de diabète depuis un bon moment. La maladie semblait l’avoir déjà condamné, tout n’était donc plus que question de jours. Finalement le coup de grâce survint ce vendredi 22 septembre 2017. Comme il est de coutume chez les musulmans, on enterre les morts aussi vite qu’on le peut. Point n’est besoin de funérailles fastes pour qu’Allah lui accorde le pardon et le paradis céleste. Comme ses parents n’avaient pas grands moyens, son corps fut confié à la morgue de la mosquée de son quartier. Sur ce, les parents se sont donnés rendez-vous le lendemain matin pour l’enterrer au plus vite. Mais grande sera leur surprise au lever du jour.
Comme Jésus de Nazareth
Tandis que Jésus Christ ressuscitait d’entre les morts après trois jours, Abdoulaye Alabi n’aura attendu qu’un jour. Un proche du défunt témoigne en ces termes :
« Abdoulaye recevait des soins à l’hôpital, mais ça n’allait pas. Et comme ses parents n’ont pas de gros moyens, ils ont insisté auprès des médecins pour qu’on le libère. C’est quelques heures après sa libération qu’ils ont pensé qu’il était mort, et il a été conduit à la morgue de la mosquée du quartier. Son enterrement était prévu pour le lendemain matin et c’est en ce moment que les responsables de la mosquée ont appelé pour dire qu’il est vivant ».
C’est la joie et la stupeur au sein des parents et amis. Serait-il réellement revenu à la vie ? Etait-ce encore Abdoulaye Alabi ou un autre ?
Mauvais diagnostic ou miracle d’Allah
La première remarque à faire c’est qu’il revint à la vie dans une mosquée. L’on serait donc tenté de dire que c’est Allah qui a opéré un miracle. Ce miracle n’aurait peut-être pas lieu s’il avait été confié à la morgue de la ville. Malheureusement il est bien difficile de croire en la résurrection d’Abdoulaye Alabi. D’autres cas de retour à la vie similaires à travers le monde peuvent suggérer une autre piste. La piste d’une erreur de diagnostic. Il est fréquent qu’on déclare une personne morte alors qu’elle ne l’est pas encore cliniquement.
Le retour à la vie d’Abdoulaye Alabi a été interprété par les habitants de Bouaké comme un signe de Dieu. C’est un miracle pour bon nombre d’entre eux, bercés dans les croyances religieuses. L’homme de quarante ans doit assurer recevoir en ce moment toutes les admirations de curieux et de badauds. Personne ne peut vraiment savoir s’il était mort ou pas puisque ce ne sont pas les médecins qui ont donné le verdict mais les responsables de la moquée. Il ne serait pas incongru d’y voir un grossier montage pour attirer l’attention sur cette mosquée. Néanmoins, le miracle existe et il ne faut pas balayer du revers de la main cette possibilité.