Depuis le début de l’année les combattants de l’ex Forces Nouvelles manifestent pour revendiquer les douze millions qu’on leur a promis pour venir à bout du régime de Laurent Gbagbo.
C’est ainsi que la Côte d’Ivoire fut secouée par une série de mutineries généralisées. Elles concernaient les combattants des contingents des 8400 et des 2600. Les premiers ont eu gain de cause, mais les seconds ont été réduits au silence à l’issue d’une offensive de l’armée nationale.
Les ex combattant menacent à nouveau. En effet, hier lundi 2 octobre, ils ont manifesté dans quelques villes de l’intérieur du pays pour réclamer les douze millions distribué à leurs frères d’armes. Voilà que le spectre de la violence se pointe à nouveau. Cette fois-ci la crainte de les voir aller jusqu’au bout est bien réelle.
Les ex combattants rentrent dans le bal
Comme leurs frères d’armes du contingent des 8400 qui se sont mutinés en janvier puis en juin dernier, les ex combattant démobilisés ont voulu faire de même pour obtenir les mêmes faveurs. Malheureusement ils n’auront pas une oreille attentive contrairement aux 8400. Alors que les jeux de la francophonie approchaient à grands pas, ces ex soldats avaient manifesté au corridor de Bouaké afin de percevoir leurs primes. L’armée ivoirienne avait réagi promptement pour casser le mouvement. Il y eut plusieurs blessés et même des morts. En réaction à cette répression, ils auraient menacé de perturber les jeux de la francophonie. L’information est restée dans le domaine de la rumeur puisque rien n’a été observé de tel.
Les démobilisés signent et persistent
Les ex combattants se font à nouveau entendre après leur première tentative manquée en juin dernier. Comme pour remettre le dossier sur la table du gouvernement. Après Korhogo et Bouaké c’est au tour de Man se constater un mouvement d’humeur de la part des ex démobilisés. Deux cents anciens rebelles ont investi hier lundi la préfecture de la vile de Man, située à l’extrême ouest du pays. Ils entendaient exprimer leur indignation aux autorités préfectorales de ladite ville. Le motif de la manifestation est sans équivoque si l’on sent tient aux propos de Julien Kessé le porte-parole : obtenir la prime de douze millions qu’on leur avait promise pendant la crise post-électorale. Ils réclament un égal traitement avec les 8400 même si ces derniers ont été intégrés à l’armée régulière contrairement à eux.
Le gouvernement semble faire la sourde-oreille
Les ex combattants et les autorités ivoiriennes ne parlent pas la même langue apparemment. L’Etat de Côte d’Ivoire avait promis de mettre en œuvre des projets en leur faveur. Pourtant les ex combattants réclament plus. Ils demandent leur prime ecomog promis par le président lui-même au plus fort de la crise post-électorale. L’Etat dit niet à cette revendication après avoir contenté le contingent des 8400. Il faut bien dire que ces derniers représentaient une bien plus grande menace pour le pouvoir ivoirien. Il fallait donc parer au plus pressé. Une telle configuration risque de durcir les positions et pousser à l’irréparable.
Les ex combattants démobilisés reviennent à la charge dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement. Face au non catégorique de l’Etat de Côte d’Ivoire ces derniers pourraient se montrer un peu plus menaçant comme l’ont été les 8400. L’expérience aura prouvé que la manière forte a porté ses fruits face à un gouvernement qui alimente seule la frustration en appliquant la politique du deux poids deux mesures. Rester très ferme ou céder à tous les caprices, voilà le dilemme qui ronge le gouvernement ivoirien.