C’est ce lundi que le président Alassane Ouattara a quitté Abidjan pour Accra dans le cadre d’une visite officielle de 48h. Si le séjour du chef d’Etat est placé sous le signe d’un renforcement des relations entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, ce déplacement officiel suscite l’inquiétude chez certains pro-Gbagbo.
Alassane Ouattara se rend à Accra ce lundi 16 octobre dans le cadre d’une visite officielle de travail de 48h. Ce déplacement du chef d’Etat ivoirien au Ghana fait suite à une invitation qui lui a été adressée par son homologue ghanéen, Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, a expliqué la présidence ivoirienne dans un communiqué officiel. Cette visite d’Etat de 48h sera l’occasion pour les deux chefs d’Etats de renforcer les relations commerciales entre les deux voisins historiques. Cette volonté de redynamiser la coopération entre le Ghana et la Côte d’Ivoire s’est matérialisée l’année dernière par une visite officielle du président ghanéen à Abidjan. Plusieurs accords de partenariat avaient été signés lors de ce déplacement de Nana Addo dans la capitale ivoirienne, des signatures couronnées par la construction d’un pont à la frontière ivoiro-ghanéenne. Pour redynamiser encore ces relations de coopération et de fraternité entre les deux pays, le président Ouattara s’est donc rendu ce lundi à Accra. Toutefois, cette visite d’Etat et de renforcement de la balance commerciale entre les deux pays suscite l’inquiétude chez certains partisans de Laurent Gbagbo.
Rehausser les échanges entre le Ghana et la Côte d’Ivoire
Lors de la visite d’Etat de Nana Addo en Côte d’Ivoire l’année dernière, la balance commerciale entre les deux voisins historiques s’élevait à 532 millions de dollars, soit près de 300 milliards de Francs Cfa. Selon le communiqué de la présidence, cette visite ‘‘sera l’occasion d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération ivoiro-ghanéenne, à travers la signature « d’un Accord de Partenariat Stratégique » (APS) entre les deux pays, dans les domaines stratégiques de la défense et la sécurité, l’économie cacaoyère, les questions maritimes et politiques économiques’’. Tout comme la Côte d’Ivoire, le Ghana considéré comme un grand producteur de cacao subit aussi les affres de la crise mondiale sur le coût des marchés à Londres. Cette visite sera probablement l’occasion pour les deux grands exportateurs d’élaborer sur des stratégiques communes pour faire face à cette crise. Le conflit maritime sera également au centre de cette visite d’Etat d’Alassane Ouattara à Accra. Même si le tribunal international de mer a donné raison au Ghana, les deux pays doivent toutefois discuter ensemble des modalités de traçage de la frontière maritime entre le Ghana et la Côte d’Ivoire.
Les pro-Gbagbo inquiets de cette visite
Si ce séjour de 48 sera entièrement consacré au réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays, certains partisans de Laurent Gbagbo ne peuvent s’empêcher de penser que cette visite revêt un autre caractère. En effet, quelques partisans de Laurent Gbagbo entièrement opposés au régime actuel en Côte d’Ivoire craignent une traque contre certains pro-Gbagbo en exil au Ghana depuis la fin de la crise postélectorale ivoirienne. A titre de rappel, un mandat d’arrêt international a été émis contre l’un deux, le dénommé Damana Pickass, accusé par le régime d’être le responsable de ‘‘projets de déstabilisation’’ en Côte d’Ivoire.