Côte d’Ivoire : Les gendarmes dispersent une manifestation de douaniers

by Joseph Amenan

Les revendications au sein de l’armée ivoirienne s’étendent de plus en plus à tous les corps.

En effet après leurs collègues militaires et pompiers, les douaniers ivoiriens ont battu le pavé le mardi 17 octobre. Cette grève de 48 heures visait à contraindre les autorités à revoir le fonctionnement de leur mutuelle et le processus d’élection de ladite mutuelle. Prévue pour démarrer au Port autonome d’Abidjan, elle ne connaitra pas les résultats escomptés par ses initiateurs. La gendarmerie du port avait été alertée pour stopper net la manifestation.

Les gendarmes du port autonome d’Abidjan ont dispersé une manifestation des douaniers de Côte d’Ivoire. Contrairement à ce qui était espéré, la manifestation a tourné court. Le bilan final faisait état de nombreux blessés et de personnes incarcérées. Le lendemain, plus prompts, les policiers ont annihilé toutes velléités de la part des grévistes aux portes même de leurs bastions. Revenons sur les faits du mardi et du mercredi 17 et 18 octobre.

Les revendications soulevées par les douaniers du Port d’Abidjan

Le cortège des revendications syndicales semble désormais interminable. Il vient de s’étirer davantage avec la grève de 48 heures lancée hier par les douaniers du Port Autonome d’Abidjan. Contrairement à leurs collègues en armes, ils ne réclament pas des soldes ni des arriérés de salaires. Au nom de tous leurs collègues, les douaniers membres du Renouveau des Syndicats des Douaniers de Côte d’Ivoire ont réclamé la réforme de la Mutuelle des douaniers de Côte d’Ivoire (MUDCI et la révision du principe de trois collèges électoraux. Voilà là toutes leurs réclamations aux autorités nationales. Au regard de la réaction des gendarmes, la grève semblait être tombée au mauvais moment.

Une répression de la part des frères d’armes

En réponse à ces revendications, la gendarmerie du port est rentrée en action pour stopper net la marche des douaniers. Ainsi ce mardi 17 octobre à 15 heures, elle aurait mis en détention des grévistes après les avoir passés à tabac. Les gendarmes auraient également dépouillés les manifestants de leurs téléphones. Les blessés de cette riposte seraient traités au Centre Hospitalier et Universitaire de Treichville tandis que les autres ont passé une nuit dans les cellules de la gendarmerie du port autonome.

Le temps du dialogue et des intimidations

Selon des sources concordantes, les douaniers arrêtés mardi après-midi ont été libérés le soir même par la gendarmerie du port autonome d’Abidjan. Quant aux blessés, leurs vies seraient à présent hors de danger. La réponse musclée des gendarmes semblent avoir produit ses fruits puisqu’aucun rassemblement n’a été observé hier mercredi 18 octobre. Alors que les douaniers avaient décidé de se réunir devant leur école au Plateau afin de manifester, aucune silhouette n’a été aperçue. En effet, pour parfaire l’intimidation et étouffer la grève dans son œuf, la police nationale a été déployée devant la direction des douanes située dans la commune du Plateau.
La grève de 48 prévue par les douaniers de Côte d’Ivoire ne s’est pas passée comme prévue. Sans doute agacé par les nombreuses exigences des fonctionnaires, l’Etat a jugé bon de sortir les muscles pour envoyer un message fort aux autres candidats à la grève. Si la répression a fait ses preuves, elle risque de faire grossir encore les critiques. Cet Etat serait fort avec les faibles et faible avec les forts. D’un autre côté le plus gros danger est la division au sein de l’armée ivoirienne.

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