CPI : Fatou Bensouda réclame encore Simone Gbagbo

Amani Georges

La procureure gambienne de la CPI n’a toujours pas renoncé au dossier Simone Gbagbo, en dépit du refus des autorités ivoiriennes à transférer l’ancienne première dame ivoirienne à la Haye. Lors d’une récente interview, Fatou Bensouda a rappelé aux autorités ivoiriennes ‘‘l’obligation’’ de transférer l’épouse de Laurent Gbagbo à la Haye pour y être jugée.

Fatou Bensouda n’a toujours pas renoncé aux poursuites lancées contre Simone Gbagbo, l’ancienne première dame de Côte d’Ivoire. La procureure de la CPI qui a désormais le Mali dans son collimateur a une nouvelle fois rappelé au cours d’une interview que le mandat d’arrêt émis contre l’épouse de Laurent Gbagbo était toujours en vigueur : « Le mandat délivré par les juges de la CPI en 2012 à l’encontre de Mme Gbagbo est encore en cours. Et la Côte d’Ivoire demeure dans l’obligation de la remettre à la Cour. », a insisté l’ancienne ministre de la justice en Gambie. Cela fait maintenant cinq ans que les autorités ivoiriennes et la procureure de la CPI se livrent une bataille juridique sur le dossier Simone Gbagbo. Le refus de la Côte d’Ivoire de transférer l’ex-première dame n’a manifestement pas levé le mandat émis par la Cour Pénale Internationale en 2012. Pourtant, l’ancienne première dame ivoirienne a déjà été jugée à deux reprises par les tribunaux ivoiriens. Si elle avait écopé d’une condamnation de 20 ans de prison lors de premier procès, Simone Gbagbo a été acquittée à la surprise générale par la justice ivoirienne lors de son second procès. Toujours incarcérée à Abidjan où elle purge ses 20 ans de prison, l’ex-première dame pourrait tout à fait se retrouver à la CPI, tout comme son époux et Charles Blé Goudé, le leader de la jeunesse patriotique de Côte d’Ivoire. Mais jusqu’à ce jour, les autorités ivoiriennes se montrent très peu disposées à transférer Simone à la Haye, estimant être en mesure de la juger. Mais il faut croire que le verdict des juridictions ivoiriennes sur ce dossier n’a pas encore convaincu Fatou Bensouda à annuler les poursuites contre Simone, aujourd’hui affaiblie par la maladie et la vieillesse.

Aucune chance de voir Simone Gbagbo à la CPI ?

A en croire certains, l’acquittement de Simone Gbagbo il y’a de cela quelques mois dans son second procès, puis la relaxe de certains prisonniers politiques seraient des gestes d’apaisement du régime actuel pour tendre la main à l’opposition ivoirienne. Le gouvernement ivoirien qui tente désespérément de conduire un véritable processus de réconciliation nationale accélère les procès des pro-Gbagbo détenus à la MACA, mais œuvre également pour le retour de certains réfugiés politiques. Transférer Simone Gbagbo à la CPI sur demande de Bensouda risquerait encore d’amenuiser les chances de réconciliations avec les partisans de l’ancien régime, d’autant plus que ces derniers réclament encore la libération totale de Simone condamnée en mars 2015 à 20 ans de prison pour crimes économiques. Quant à la procureure de la Cour Pénale Internationale, elle souhaité épingler l’ancienne première dame pour son rôle présumé dans la crise post-électorale qui a fait plus de 3000 morts en 2011.

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