La cellule 39 de Côte d’Ivoire lance un ultimatum à l’Etat

Oubliés depuis quelques mois, les ex-combattants de Côte d’Ivoire ont décidé de se faire entendre à nouveau afin que leurs revendications soient prises en compte par le gouvernement ivoirien. A l’issue d’une réunion qui a vu la participation de plusieurs responsables de la cellule 39, le mouvement des anciens combattants a lancé un nouvel ultimatum à l’Etat.

La cellule 39 de Côte d’Ivoire menace à nouveau d’entrer en action si le gouvernement tarde à satisfaire les revendications financières des anciens combattants. A l’issue d’une réunion qui a eu lieu dans la ville de Korhogo il y’a de cela quelques jours, l’association des anciens soldats démobilisés a décidé d’accentuer la pression sur l’Etat de Côte d’Ivoire pour la prise en compte de leur revendication financière. Ainsi la cellule 39 a donné jusqu’au mardi 24 octobre au gouvernement ivoirien pour se prononcer sur la question des primes exigées par les ex-combattants, des primes qui s’établissent à 17 millions de Francs Cfa pour chaque soldat démobilisé. Passé ce délai, l’association des anciens combattants prévoit des manifestations éclatées sur toute l’étendue du territoire national à partir du jeudi 26 octobre. Toutefois, la cellule 39 tient à rassurer que ces manifestation se feront strictement de manière pacifique, même si les anciens combattants avertissent qu’ils ‘‘se feront sentir sur toute l’étendue du territoire’’ après expiration de l’ultimatum fixé à l’Etat de Côte d’Ivoire. Contrairement aux 8400 mutins qui avaient manifesté en janvier puis en mai, les anciens combattants aujourd’hui démobilisés n’ont toujours pas obtenu gain de cause, réclamant eux-aussi des primes dont le montant s’établit à 17 millions de Francs Cfa par soldat démobilisé.

Une recrudescence de la violence en Côte d’Ivoire ?

La cellule 39 n’a pas donné tous les détails sur ces manifestations éclatées qui auront lieu jeudi 26 octobre en Côte d’Ivoire, si l’ultimatum fixé à l’Etat expire. Mais en menaçant de se faire ‘‘sentir sur toute l’étendue du territoire’’, les anciens combattants envoient cette fois un signal fort au gouvernement qui selon eux, tarde à prendre en compte leurs revendications. En plus des anciens combattants de Bouaké qui manifesteront jeudi dans l’éventualité où le gouvernement reste sourd à l’appel de la cellule 39, ceux de Korhogo et d’autres villes du pays pourraient également entrer en scène, une situation qui pourrait paralyser le pays déjà fragilisée par de nombreuses manifestations de revendications salariales (fonctionnaires, mutins de Bouaké…).

L’échec des programmes de réinsertion des anciens combattants

Si la cellule 39 annonce de nouvelles manifestations partout en Côte d’Ivoire, c’est en partie parce que le programme de désarmement et de réinsertion sociale des ex-soldats ivoiriens a été un échec. Après la fin de la crise post-électorale, le gouvernement avait initié un programme de désarmement et de départ volontaire des soldats baptisé (ADDR). En échange du désarmement des anciens combattants, l’Etat s’était engagé à financer des projets de réinsertion en apportant une aide financière aux ex-combattants, une aide financière insuffisante puisque les ex-soldats, regroupés au sein de la cellule 39 de Côte d’Ivoire, menacent à nouveau de descendre dans les rues pour exiger chacun la somme de 17 millions de Francs Cfa.

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