Biens mal acquis: 3 ans de prison pour Teodorín Obiang

Amani Georges

La justice française vient de rendre son verdict dans le procès ouvert contre Teodorín Obiang pour « biens mal acquis ». Poursuivi pour ‘‘blanchiment d’abus de biens sociaux’’, ‘‘corruption’’ mais aussi pour ‘‘détournement de fonds publics’’, le Vice-président équato-guinéen a été condamné ce vendredi à une peine de 3 ans de prison assortie d’une amende record de 30 millions d’euros.

Teodorín Obiang a été condamné ce vendredi par la justice française dans le cadre du procès des « biens mal acquis » par le Vice-président équato-guinéen. Conformément à la sentence qu’avait requise le procureur du parquet en juillet dernier, la justice française a donc décidé de condamner le numéro 2 du clan Obiang à une peine de 3 ans de prison avec sursis. Le Vice-président de la Guinée Equatoriale a aussi été condamné à payer une amende de 30 millions d’euros. En plus de cela, le second du régime équato-guinéen a été également condamné à verser la somme 41.080 euros à l’ONG Transparency International France en guise de préjudice matériel puis de s’acquitter d’une amende de 10.000 euros de préjudice moral. La justice française a par ailleurs donné l’ordre de confisquer tous les acquis par Teodoro Nguema Obiang Mangue accusé de ‘‘blanchiment d’abus de bien sociaux’’, de ‘‘corruption’’ et aussi de ‘‘détournement de fonds publics’’. Rappelons que le Vice-président était encore absent à l’audience de ce vendredi au tribunal lorsque la justice française a rendu son verdict.

Une médiation secrète qui n’a abouti à rien

Depuis l’ouverture du procès de « Biens mal acquis » par Teodorín Obiang, les autorités équato-guinéennes n’ont cessé d’œuvrer en coulisses pour étouffer le scandale. Même après avoir misé sur son influence auprès du conseiller Afrique du président français, le clan Obiang n’a pas réussi à lever les poursuites judiciaires lancées contre le Vice-président du pays. Condamné à 3 ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende, les avocats de Teodoro Nguema Obiang ont quant à eux dénoncé un « procès politique » contre leur client. Ces derniers avaient même brandi la carte de l’immunité diplomatique, une alternative qui n’a rien changé au verdict de la justice française dans ce procès des « biens mal acquis ».

La chasse aux biens mal acquis lancés ?

De nombreuses ONG africaines ont dénoncé la passivité de la France dans la lutte contre les biens mal acquis par les dirigeants africains. Cette condamnation historique de Teodoro Nguema Obiang est non seulement une décision historique mais aussi un signal fort que la France envoie aux dirigeants africains qui détournent des fonds publics pour leurs propres intérêts. Mais il reste encore beaucoup à faire, car le Vice-président équato-guinéen condamné à 3 ans de prisons avec sursis n’a pas encore été mis aux arrêts, même si la majorité de ses biens qui se trouvent sur le territoire français seront saisis. Aussi de nombreux dirigeants africains sont encore soupçonnés de détenir illégalement des patrimoines sur le sol français. A l’image du procès de « biens mal acquis » ouvert contre Teodorín Obiang, il n’y a plus qu’à espérer que la justice française intensifiera ses efforts dans la lutte contre ces présidents africains qui détournent des fonds publics pour les réinvestir en France.

Partagez cet article
Laissez un commentaire