Les résultats de la présidentielle 2017 au Kenya ont été annoncés ce lundi par l’IEBC, en dépit du report du scrutin dans plusieurs localités. Sans surprise, Uhuru Kenyatta remporte le scrutin président avec 98,2% des voix dans une élection marquée par un faible taux de participation, le plus bas depuis 1992.
Les résultats de l’élection présidentielle au Kenya donnent gagnant le président sortant. Ce lundi 30 octobre, la commission électorale a officiellement annoncé les résultats du scrutin présidentiel kenyan qui s’est déroulé le 26 octobre dernier. Selon les chiffres annoncés par l’IEBC, Uhuru Kenyatta est réélu à la tête du Kenya pour un troisième mandat après avoir obtenu 98,2% des voix. Son rival qui a appelé tous ses partisans à s’abstenir d’aller voter compte tout de même 73 228 voix dans ce scrutin, mais quasiment insignifiant devant les 7,483 millions d’électeurs kenyans qui ont donné leur voix au président sortant. La commission électorale kényane annonce ainsi les résultats d’une présidentielle boycottée par Raïla Odinga alors que plusieurs localités dans l’ouest du pays n’ont pas pu voter. Le 26 octobre dernier, des partisans de l’opposant historique sont descendus dans les rues pour dénoncer cette ‘‘parodie d’élection’’, des manifestations qui ont fait 3 morts et plusieurs blessés. Des heurts ont aussi opposé manifestants et policiers le jour de la présidentielle au Kenya, dans plusieurs localités de l’ouest aussi connu comme le bastion de l’opposition. Des bureaux de vote étaient restés fermés à Kisumu, Siaya ou encore Mathare, une situation qui a conduit l’IEBC à reporter le scrutin dans ces zones. Mais avant même la tenue du vote dans ces localités, la commission électorale kenyane a annoncé ce lundi les résultats de la présidentielle 2017 qui a vu la réélection sans surprise du président sortant Uhuru Kenyatta avec 98,2% des voix.
Quelle crédibilité accorder à la réélection de Kenyatta ?
Reconduit à la tête du Kenya pour un second mandat, Uhuru Kenyatta ne fait pas pour autant l’unanimité au pays, en dépit de sa réélection avec une majorité écrasante de 98,2%. Sur les quelques 19 millions d’électeurs attendus, un peu plus de 60% ne se sont pas rendus aux urnes le 26 octobre dernier. Selon l’IEBC, la commission électorale kenyane, le taux de participation à cette élection s’élève à 38,8%. C’est le taux le plus faible jamais enregistré au Kenya depuis le scrutin de 1992. L’appel au boycott lancé par l’opposant historique kenyan a manifestement été entendu, même si 73.228 électeurs kenyans ont bravé cette interdiction en allant voter pour lui le jeudi 26 octobre dernier. Réélu dans un contexte particulier (seul candidat en lice), Uhuru Kenyatta devra donc s’attaquer à la difficile mission de regagner la confiance de la communauté internationale qui suit avec beaucoup d’attention cette élection. Les résultats annoncés doivent être confirmés par la Cour Suprême pour être définitivement validés.
A l’issue du scrutin présidentiel qui s’est tenu le 8 août dernier, Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur de la présidentielle au Kenya, avant que la Cour Suprême n’invalide les résultats de la présidentielle suite à un recours de Raïla Odinga. Ce dernier avait appelé à une réforme de la commission électorale pour garantir la transparence de l’élection, un appel qui n’a guère été entendu. Partant de ce constat, l’opposant historique a donc annoncé le retrait de sa candidature, laissant ainsi la voie libre à Kenyatta pour briguer un second mandat à la tête du Kenya.