Cameroun : Félix Agbor Nkongho échappe à un incendie

Laurence Guédé

La crise anglophone au Cameroun s’enlise de jour en jour malgré l’appel au calme.

Autorités camerounaises et leaders anglophones se retranchent sur leurs positions. Chaque camp est résolu à avoir le dernier mot dans le conflit qui les oppose. Dans ce contexte tendu, les opinions se radicalisent et les règlements de compte sont vite apparus. Avec ces règlements de compte naissent les suspicions de part et d’autres.

Félix Agbor Nkongho a échappé à un incendie. Dans la foulée il a réagi à l’incendie de son domicile dans la nuit du samedi au dimanche dernier. Le président du Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC) a vu sa maison partir en fumée dans la nuit du samedi 28 octobre. A l’heure actuelle l’on ne sait rien sur les auteurs de cet acte même s’il ne faudrait pas chercher bien loin.

L’échine dans le pied de Yaoundé

Nkongho Agbor Félix Balla est l’un des leaders des régions sécessionnistes du sud-ouest et du nord-ouest du Cameroun. Cet avocat est le vice-président de l’African Bar Association (Barreau africain) pour l’Afrique centrale et le fondateur et actuel directeur exécutif du Centre for Human Rights and Democracy in Africa (CHRDA). Fort de son profil de carrière, Felix Nkongho Agbor défend activement les droits des citoyens des régions anglophones. Il est également fortement présent sur le terrain politique. De fait, il a été très actif dans l’organisation des mouvements de désobéissance civile pacifique. Ces mouvements visaient le boycott de la rentrée scolaire dans les régions anglophones et la remise en liberté des étudiants et enseignants emprisonnés à la suite des violences de fin 2016. En janvier 2017 il fut emprisonné puis libéré récemment à la suite d’une grâce présidentielle.

Qui en veut à Felix Nkongho Agbor Balla

Actuellement en visite en Europe, Félix Nkongho Agbor Balla y apprendra l’incendie de sa maison. Celle se situe dans la ville de Mamfe, chef-lieu du département de Manyu dans la région du sud-ouest. Selon des sources concordantes, sa résidence a été complètement consumée par l’incendie criminel qui a été déclenchée dans la nuit du samedi. Les quidams auraient versé du carburant sur le toit et sur les fenêtres avant d’y mettre le feu. Ces individus auraient par la suite pris la clé des champs sans laisser une seule preuve sur la place. Les regards sont raisonnablement tournés vers les protagonistes de la crise qui en veulent à Félix Nkongho Agbor Balla. Si le gouvernement de Yaoundé est dans le collimateur, les sécessionnistes auraient également de bonnes raisons de le faire. En effet, Félix Nkongho Agbor Balla n’est pas en hauteur de sainteté avec les autres leaders des régions anglophones. Ces derniers réclament l’indépendance pure et simple quand le leader CACSC se fait le chantre du fédéralisme.

L’homme réagit et réaffirme sa détermination

Félix Nkongho Agbor Balla qui séjourne actuellement en Europe en tant que leader de la cause anglophone a entendu le lendemain dimanche pour réagir à l’attaque de son domicile. Dans les colonnes du Cameroon-info.net, le leader anglophone fait quelques précisions. Selon lui, le domicile incendié n’est pas le sien, mais celui de son père. Aussi, les malfrats auraient profané la tombe de son regretté père, propriétaire de ladite maison. Dans ce bref entretien il réaffirme par la suite son engagement en faveur des anglophones. « On doit continuer notre combat pour le peuple » a-t-il martelé
La police se serait mise à la recherche des pyromanes du domicile du père de Félix Nkongho Agbor Balla. La tâche s’annonce déjà ardue au regard du flou qui entoure cet acte. Les responsables de l’incendie pourraient être très bien les adversaires, mieux les ennemis, de l’avocat. Le malheur c’est que ces ennemis se situent aussi bien à Yaoundé qu’à Buéa. Pourtant, le leader et activiste des droits de l’homme n’en démord pas. Nullement ébranlé par cette attaque, Maître Félix Nkongho Agbor Balla a réitéré son engagement en faveur des citoyens anglophones. Cependant, pour lui, l’avenir des Anglophones ne saurait s’imaginer hors du Cameroun.

Partagez cet article
Laissez un commentaire