Depuis le début du mois d’octobre, l’ouest de la Côte d’Ivoire est en proie à une série de violences née d’un conflit foncier qui oppose les baoulé au wê. Si les querelles ont déjà fait 7 morts selon le bilan établi par le gouvernement, on est encore loin d’avoir vu le bout du tunnel dans ces affrontements dont le point d’ancrage serait un vaste patrimoine de terre estimé à 9000 hectares.
Le conflit foncier qui secoue l’ouest de la Côte d’Ivoire depuis début octobre n’a pas encore connu un dénouement. Cela fait maintenant plusieurs semaines que nous assistons à des affrontements entre les populations Wê et Baoulé dans la forêt classée de Goin-Débé, des heurts qui se sont par la suite étendus à d’autres localités comme Zéaglo ou encore Guiglo. Si le conflit connaît un apaisement depuis quelques jours, la source du problème n’a pas encore été solutionnée. Selon les informations dont nous disposons, 9000 hectares de terre cultivables seraient à l’origine des affrontements qui opposent baoulé et wê depuis le 02 octobre. Ce vaste patrimoine était la propriété d’un ressortissant connu sous le nom de Salam Yaméogo. Suite à l’arrestation de ce dernier en 2014, wê et baoulé se livrent une bataille sans merci pour l’acquisition de cette vaste parcelle de terre cultivable située en plein cœur de la forêt classée de Goin-Débé. Si les relations entre les deux peuples n’ont pas toujours été cordiales dans la forêt classée en raison des rivalités qui les opposent pour le contrôle de ces terres, les violences ont atteint leur paroxysme début octobre. Face à l’escalade de la violence dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, le gouvernement ivoirien a récemment décidé d’accroître la présence des hommes en armes dans la zone pour apaiser les tensions. Une enquête a également été ouverte pour situer les responsabilités des uns et des autres dans ce conflit foncier aux dégâts chiffrés à des centaines de millions de francs Cfa.
Un conflit difficile à résoudre
Si l’origine du conflit est connue, sa résolution s’annonce toutefois difficile. Les populations wê et baoulé occupent illégalement ces terres dans la forêt classée de Goin-Débé, ce qui rend toute manœuvre du gouvernement difficile dans cette affaire. Selon un journaliste local interrogé par nos confrères de RFI, ‘‘tant que les forêts classées de la région seront illégalement occupées, les conflits de ce type ne cesseront pas’’. En attendant, les autorités multiplient les appels au calme et à l’apaisement afin d’éviter une nouvelle résurgence de la violence dans ce conflit foncier qui a déjà fait 7 morts. Selon le bilan dressé par le gouvernement, les affrontements entre Wê et Baoulé à l’ouest ont fait également 28 blessés parmi lesquels un élément de la brigade de gendarmerie. On dénombre aussi plusieurs biens matériel partis en fumée, en l’occurrence 4 campements pillés et incendiés et 18 établissements primaires détruits.