Raïla Odinga s’est exprimé ce mardi sur l’élection présidentielle kenyane qui a été sanctionnée par la victoire sans surprise d’Uhuru Kenyatta. L’opposant historique n’a manifestement pas encore dit son dernier mot sur ce scrutin. Le chef de file de l’opposition a annoncé aujourd’hui toute une série de mesures à venir, des mesures qui s’inscrivent dans le cadre d’une ‘‘campagne de résistance nationale’’ contre le président sortant réélu.
La riposte de Raïla Odinga après l’annonce de la victoire d’Uhuru Kenyatta à la présidentielle kenyane était très attendue. L’opposant historique kenyan aura attendu seulement 24h après l’annonce des résultats de la présidentielle au Kenya pour réagir. En présence de plusieurs leaders de la coalition Nasa et des journalistes, le chef de file de l’opposition a annoncé qu’il n’avait pas l’intention de rester les bras croisés devant la réélection d’Uhuru Kenyatta : « On ne peut pas en rester là avec cette [parodie] d’élection. », a-t-il déclaré ce mardi. Toutefois, Raïla Odinga n’a pas affirmé durant son discours s’il comptait saisir à nouveau la Cour Suprême, cette institution qui lui avait accordé une seconde chance à la présidentielle au Kenya en invalidant les résultats du scrutin du 8 août dernier. Le chef de file de l’opposition a annoncé une vaste ‘‘campagne de résistance nationale’’, sans pour autant donner de dates précises. Cet appel à la désobéissance civile devrait se matérialiser à travers plusieurs actions pacifiques menées sur le terrain, entre autres l’installation de ‘‘des piquets de grève pacifiques’’ ou encore des ‘‘boycotts économiques’’, précise le candidat malheureux du scrutin présidentiel.
Kenyatta et Odinga bientôt sur la table des négociations ?
Le président Uhuru Kenyatta s’est exprimé quelques heures sur les antennes nationales après l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle de 2017 au Kenya. Le président kenyan a appelé au dialogue en dépit de sa victoire écrasante au scrutin présidentiel, une démarche à laquelle son Vice-président semble très peu disposé. William Ruto, le numéro 2 d’Uhuru Kenyatta, a exclu toute voie de dialogue avec l’opposition sur la présidentielle qui vient de s’achever, expliquant au passage qu’il reste toutefois ouvert à des discussions sur la prochaine échéance électorale prévue pour 2022 au Kenya. En dépit de l’annonce d’une ‘‘campagne de résistance nationale’’, Raïla n’exclut pas d’ouvrir des négociations avec Uhuru Kenyatta : « Tous les désaccords politiques se règlent par le dialogue », estimé le chef de file de l’opposition qui a également posé ses conditions pour le dialogue : « Avant d’engager tout dialogue, il faut être au clair sur les différences qui nous conduisent à nous asseoir pour les résoudre », a-t-il poursuivi. L’après élection présage donc quelques tensions au Kenya avec l’appel à la désobéissance civile annoncé par Raïla Odinga.
Même s’il n’a pas annoncé son intention de déposer un nouveau recours auprès de la Cour Suprême, le chef de file de l’opposition kenyane dispose d’une semaine pour le faire. Quant à la Cour Suprême qui doit confirmer les résultats de l’élection présidentielle, elle dispose d’un délai de deux semaines pour le faire.