En Côte d’Ivoire, les avis semblent manifestement partagés sur l’avenir du Franc Cfa, même si le chef de l’Etat semble convaincu de la nécessité de maintenir la monnaie coloniale. Prenant le contrepied du point de vue défendu par le président Ouattara, un artiste ivoirien a manifesté son ras-le-bol contre cette devise commune à environ quinze pays africains francophones.
Un artiste ivoirien vient de donner son avis sur le maintien Franc Cfa, comme cela a été souhaité par le chef d’Etat ivoirien. Sans passer par quatre chemins, le chanteur a marqué sa ferme opposition à la monnaie coloniale utilisée en Côte d’Ivoire et dans environ 15 pays de l’espace francophone africain. A première vue, l’on pourrait penser que cette opinion anti-Franc Cfa émanerait d’une star de la musique ivoirienne comme Alpha Blondy qui, au cours d’un récent concert en Europe, a appelé les dirigeants africains de la zone monétaire à se doter de leur propre monnaie. Cet avis panafricaniste sur la monnaie coloniale n’émane guère de la star du Reggae Alpha Blondy, encore moins de Tiken Jah Facoly, l’autre star du Reggae en Côte d’Ivoire. C’est Yabongo Lova, artiste zouglou de la nouvelle génération qui a exprimé son opposition au franc Cfa lors d’une entrevue accordée à GoMagazine : « Je n’aime pas le Franc Cfa. Je suis zouglouman, panafricaniste dans le sang. », a révélé le chanteur ivoirien. Si les artistes zouglou en Côte d’Ivoire sont connus pour être des chanteurs souvent très engagés, très peu ont jusque-là osé prendre position dans le débat sur l’avenir de la monnaie coloniale. Si Yabongo Lova a été très ferme en affichant son opposition à la devise coloniale, il n’a pas pour autant annoncer son intention de rejoindre le rang des élites africaines qui militent pour débarrasser l’Afrique du Franc Cfa. Mais comme bon nombre de chanteurs, Yabongo Lova pourrait très bien décider de mener son combat pour l’émancipation monétaire des pays membres de la zone CFA depuis la chanson.
Les jours du Franc Cfa sont-ils comptés ?
La révolution anti-Cfa lancée au mois d’août par le franco-béninois Kémi Séba ne faiblit pas, malgré l’opposition de certains dirigeants du continent à cette démarche du fondateur de l’ONG Urgences Panafricanistes. Expulsé vers la France, le panafricaniste béninois est de nouveau de retour sur la terre de ces ancêtres pour poursuivre la lutte pour le démantèlement du Franc Cfa. Malgré la résistance opposée par de nombreux dirigeants de la zone monétaire, en l’occurrence les présidents Ouattara de la Côte d’Ivoire et Macky Sall du Sénégal, l’on serait tenté de dire que les jours de la monnaie coloniale en Afrique sont désormais comptés. Le projet de mise en place d’une devise commune à la zone CEDEAO est de plus en plus évoqué par les dirigeants de la communauté ouest africaine, en dépit de quelques réticences. Pour la monnaie commune de la CEDEAO, certains dirigeants évoquent même la date de 2020, tandis que d’autres estiment que la devise devrait voir le jour après 2020. Quoi qu’il en soit, les jours du Franc Cfa sont déjà comptés, à moins que le projet de monnaie commune à la CEDEAO ne tombe à l’eau, faute de consensus entre les dirigeants de la communauté ouest africaine.