Cash Investigation : France 2 enquête sur « Paradise Papers », la casse du siècle

Tatiana Agostino

Ces pays abritent de nombreuses sociétés écrans, appartenant toutes à de grandes sociétés ou à des personnalités de premier plan. Ce sont dans ces véritables niches fiscales que ces entreprises et hommes d’affaires enterrent leur argent pour échapper au fisc de leur pays.

Le sujet de Cash Investigation traite cet fois ci des Paradise Papers Grâce à un important groupe de journalistes et des enquêtes scrupuleuses , l’affaire et le scandale du « Paradise Papers » vient d’éclater dans le monde entier. Il s’agit de la plus importante évasion fiscale jamais découverte dans des paradis fiscaux. Les enquêtes ont permis de mettre au jour le côté face de certaines entreprises et de certaines personnalités. Nous vous rendons ici le contenu d’un documentaire de la chaîne française France 2 par Elise Lucet et toute son équipe de Cash Investigation.

Une révélation rendue possible grâce au travail d’un groupe de journalistes

L’affaire des « Panama Papers » est née de la découverte d’un groupe de journalistes d’investigations de plusieurs nationalités. Ils sont Allemands, Britanniques, Sud-Coréens ou Français. Ils appartiennent aux quotidiens The Gardian, BBC, SüddeutscheZeitung ou de Le Monde. Tout commence il y a 9 mois, en juin dernier. Ces reporters, une cinquantaine, appartiennent tous à l’ICIJ (Consortium International des Journalistes d’Investigations), une association dont le siège est basé à Washington. Tout a commencé il y a neuf mois, c’est-à-dire en juin dernier. Ils doivent le coup de pouce du destin à Mossack Fonseca, le cabinet panaméen à l’origine de la fuite de données. Selon un journaliste de France 2, pour lire chacun des mots de ces piles de dossiers, il ne faudrait pas moins de 26 ans.

Plusieurs grands noms mouillés dans le « Panama Papers »

Les révélations du Panama Papers ont permis de jeter la lumière sur le monde obscur des finances. Plusieurs personnalités et grands groupes industriels sont en effet éclaboussés par le scandale. Google, Apple, Coca-Cola sont quelques groupes qui possèdent des sociétés écrans à Delaware, un Etat de la côte est des Etats Unis. Les banques ne sont pas non plus épargnées. Les plus importantes du monde sont concernés par ce scandale sur la fuite des capitaux. Il s’agit entre autres de PNB Paribas, UBS, HSBC, Crédit Agricole ou encore de la Société Générale qui possède une filiale au Luxembourg. HSBC par exemple loge, outre-manche, les fonds d’IPIC l’un des sponsors du Real de Madrid aux mains du Saoudien Khadem al-Qubaisi. Au niveau des personnalités, les enquêtes révèlent que le président de l’UEFA, Michel Platini, est propriétaire de Balney Enterprises Corp. une société Offshore créée en 2007. Nous pouvons aussi citer Gerard Autajon, l’une des plus grandes fortunes de France et propriétaire d’une chaîne de fabrication d’emballage du même nom. En 2014 il avait déposé 24 millions d’euros dans une société du nom de Forever Unity Limited à Hong Kong.

Pourquoi les niches fiscales prospèrent-elles autant ?

Les sociétés ou les hommes d’affaires ont très souvent recours aux sociétés écrans, généralement dirigées par des hommes paille, pour blanchir de l’argent à l’étranger. C’est en cela qu’elles se rendent coupables de fraude sinon les sociétés offshores ne sont pas illégales en elles-mêmes. Les journalistes de France 2 se sont rendus au ministère de l’économie et des finances français pour en savoir plus sur la légalité de ces sociétés écrans. A la question de savoir :

« Comment vous expliquez que les sociétés écrans ou sociétés offshore soient aujourd’hui totalement légales ? »

Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du Budget au Ministère de l’économie et des finances affirment :

« Elles sont prévues par les législations d’un certain nombre de pays ; Ce qui est important c’est que nous connaissions l’argent qui dort de notre pays. Pas spécialement sa destination, mais c’est de savoir pourquoi de l’argent sort de notre pays. »

En effet aucun pays n’interdit les sociétés écrans. Ce qui est interdit en revanche c’est la création de ses sociétés offshores pour blanchir de l’argent. Rien qu’en France, au moins 250.000 personnes posséderaient des sociétés écrans dans les paradis fiscaux, ce qui représente une énorme perte pour le Fisc. Des avocats d’affaire joueraient un rôle très important dans la dissimulation de capitaux. Ils sont l’intermédiaire entre ceux qui cherchent à cacher leur argent et Mossack Fonseca, le cabinet panaméen. Arnaud Claude, un avocat français qui qui créa à la fin des années 80, le cabinet Claude et associé au Panama, dont le nom réel est Claude et Sarkozy est aujourd’hui accusé d’avoir réalisé un montage financier illégal au profit de ses clients.
L’affaire des Panama Papers n’est qu’à ses débuts. Les journalistes investis dans ce projet comptent bien faire toute la lumière sur cette grosse affaire. Au fil des découvertes, d’autres têtes vont tomber et peut être pas des moindres. Ce réseau complexe d’enrichissement illicite est en train d’être démonté pièce par pièce. Les personnes et les sociétés incriminées devraient maintenant justifier leurs fortunes au risque de se voir empêtrées dans des ennuis judiciaires.

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