La Côte d’Ivoire a célébré ce mercredi la journée nationale de la paix, une journée durant laquelle plusieurs personnalités politiques du pays ont lancé des appels à la réconciliation : « À l’occasion de la célébration de la Journée Nationale de la Paix, j’invite chaque Ivoirien et chaque Ivoirienne à cultiver la paix et à travailler au renforcement de la cohésion sociale pour le progrès et le développement de notre beau pays. Bonne fête à toutes et à tous. », a déclaré le président Ouattara. Si le chantier de la réconciliation était l’une des priorités du chef de l’Etat lors de son accession au pouvoir en 2011, ce rêve de voir tous les fils et filles du pays ensemble se volatilise au fil des années. Malgré la mise en place d’une commission Vérité et réconciliation qui était essentiellement composée d’hommes religieux et de chefs coutumiers, la cohésion sociale tant souhaitée par Alassane Ouattara est loin d’être une réalité à 3 ans de la fin de son second mandat. Si le dossier de la réconciliation se heurte à de nombreuses difficultés c’est aussi en partie à cause de l’opposition qui refuse d’y participer, au motif que certains de leurs camarades sont encore détenus à la MACA. Sam l’Africain qui purge une peine de six mois n’a pas recouvré la liberté. Si l’actuel pouvoir a fait des efforts en libérant Samba David et quelques détenus proches de l’ancien président, de nombreuses voix au sein du FPI dénoncent la présence quelques prisonniers politiques au sein de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan. A l’occasion de la journée nationale de la paix en Côte d’Ivoire, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a interpellé le gouvernement sur la situation de ces prisonniers politiques. Mais le chef du parti de Laurent Gbagbo a aussi lancé un cri de cœur au gouvernement pour plus d’engagements de l’Etat dans le conflit foncier qui secoue l’ouest de la Côte d’Ivoire depuis le mois d’octobre.
Déclaration d’Affi N’Guessan
« Célébration de la Journée nationale de la Paix en Côte d’Ivoire. Avec le décret n° 96-205 du 7 mars 1996, une journée nationale de la Paix a été instituée en Côte d’Ivoire. Mais c’est dans les années 1990 que l’idée de célébrer la paix dans notre pays est venue de Felix Houphouet-Boigny son premier Président.
Mais cette paix tant chantée est-elle aujourd’hui un comportement dans nos vécus quotidiens au point de vivre une cohésion sociale rétablie après les événements post-électoraux de 2011? Nous n’en sommes pas sûrs. Car si la paix peut être définie comme l’absence de guerre, elle doit aussi se définir comme l’absence d’injustice. Ce qui n’est pourtant pas le cas aujourd’hui en Côte d’Ivoire où plusieurs de ses fils et filles pour des raisons politiques subissent une justice des vainqueurs en croupissant dans des prisons sur le territoire national (Simone Gbagbo, Sam l’africain, Samba David, Dahi Nestor, Assoa Adou Pascal, Lida Kouassi Moïse, Dogbo Blé Bruno, Séka Séka Anselme) pour ne citer que ceux-là et à l’extérieur (Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé).
Ainsi dans le contexte actuel de la vie de notre pays, il est primordial d’avoir un vrai comportement de Paix à tous les niveaux afin que cessent toutes les injustices pour permettre un environnement qui unit les Ivoiriens entre eux de façon harmonieuse. Ce qui appelle à la libération de tous les prisonniers politiques et à favoriser le retour sécurisé des tous les exilés pour l’instauration d’un climat socio-politique moins tendu. Nous voulons au passage déjà saluer la libération de Koua Justin.
Aussi, nous invitons incessamment le gouvernement à trouver une solution idoine et définitive au conflit foncier qui a cours depuis plusieurs mois à l’Ouest où à Guiglo, des communautés sœurs s’affrontent mortellement pour des portions de terres.
Excellente journée de Paix à toutes et à tous! ».