La proclamation des résultats de l’ENAM divise le Ministre de la fonction publique et le Directeur Général de l’école d’administration. Les deux personnalités semblent s’être engagées dans un bras de fer pour voir qui gagnerait celui-ci. Quand l’un retarde la publication des résultats, l’autre lui enjoint de le faire dans les plus brefs délais.
Le Directeur de l’ENAM met les candidats dans le suspens
Linus Toussaint Mendjana, le Directeur Général de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature du Cameroun, a visiblement décidé de prolonger le suspens. Deux mois après les compositions, les candidats attendent toujours d’être situés sur leur avenir. Les résultats ne sont toujours pas tombés, sans qu’on sache trop pourquoi. Pour tenter d’apporter une justification à cette anormalité, Linus Toussaint Mendjana a expliqué que c’est un problème de procédure qui bloque les résultats des concours de son école. De ce fait, les milliers de candidats dont les enfants Biya, Junior et Brenda, ne savent plus où donner de la tête.
Le ministre de la fonction publique trépigne
Face à ces résultats qui tardent à venir, le ministère de la fonction publique et de l’administration du Cameroun a décidé de prendre les choses en main. C’est ainsi que le ministre de tutelle est sorti de sa réserve afin de rappeler à l’ordre ce DG qui n’en ferait qu’à sa tête. Le ministre Michel Ange Anguoing a enjoint le DG de l’ENAM à prendre les dispositions adéquates et en vigueur afin de publier, dans des délais raisonnables, les résultats aux concours d’entrée à l’ENAM session septembre 2017. Pour le ministre, il faut éviter « d’hypothéquer le déroulement de l’année scolaire 2017-2018 et de discréditer le processus de sélection des candidats. ». Ce rappel à l’ordre ou cette injonction, c’est selon, viserait à ne pas faire naître des suspicions sur l’intégrité de ce concours pour l’intégration de cette école prestigieuse.
Que faut-il y voir
De fait, il serait plus que normale de voir dans ce retard une manœuvre malveillante. Déjà, la participation des enfants du couple présidentiel que sont Junior et Brenda Biya faisait grincer les dents. Pour beaucoup, leur inscription sur la liste des candidats ne serait qu’un moyen de maquiller la fraude qui s’en suivrait. Il serait admis d’office grâce à leur statut et à leur sang. Linus Toussaint Mendjana, le Directeur Général de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature du Cameroun, n’a pas arrangé les choses non plus. L’on se souvient en effet de la polémique qu’il avait fait naitre le jour des compositions. En effet, le samedi 16 septembre matin, Junior Biya est arrivé en retard à l’ENAM à bord d’un cortège que le DG aurait pris soin de préparer. Bien que ce retard du « fils à papa » soit anormal, elle a permis à d’autres retardataires de se faire accepter dans l’enceinte de l’établissement. Les règles ne sont pas appliquées à tout le monde apparemment.
Ce n’est pas la première fois qu’il y a un conflit d’autorité entre un DG de l’ENAM et un ministre de la fonction publique et de l’administration. En 2005, le ministre Benjamin Amama Amama avait décrié une certaine défiance du DG de l’ENAM d’alors Benoit Ndong Soumhet. Ces actes de défiance réguliers dénotent d’une certaine pratique qui prospère sous nos tropiques à savoir la corruption et les réseaux ou tuyaux illégaux. Maintenant il faudra bien que la défiance du DG de l’ENAM cesse afin de situer les candidats sur leur destin.