Le retour de l’esclavage en Libye a fait réagir les autorités nigériennes qui ont aussitôt convoqué l’ambassadeur libyen qui se trouve à Niamey. Du ministre des affaires étrangères au président nigérien Issoufou Mahamadou, la vente des migrants africains comme esclaves en Libye a été fermement condamnée, comme dans la plupart des pays de la sous-région ouest africaine : « « La vente aux enchères de migrants comme esclaves en Libye m’indigne profondément, s’est insurgé le chef d’Etat. J’en appelle aux autorités libyennes et aux organisations internationales, afin que tout soit mis en œuvre pour que cesse cette pratique d’un autre âge, que nous croyions à jamais révolue », a révélé dimanche le chef d’Etat nigériens sur son compte Twitter. Pour sa part, le ministre nigérien des affaires étrangères a déclaré dans un tweet à l’ambassadeur libyen au Niger la nécessité pour Tripoli de « tout doit être mis en œuvre pour faire cesser cette ignominie dont les auteurs doivent être sanctionnés ». Face aux pressions internationales, les autorités libyennes ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur cette vente des migrants qu’elle a qualifié d’actes ‘‘inhumains’’. Pour le président nigérien, la question de l’esclavage en Libye doit être l’un des sujets sur lesquels devraient s’attarder les dirigeants africains et européens lors du sommet UA-UE prévu à Abidjan pour les 29 et 30 novembre 2017. Le démantèlement de ce réseau de vente d’esclaves a été révélé par la chaîne américaine CNN il y’a quelques jours après à l’issue d’un reportage réalisé en Libye. Dans la vidéo diffusée sur la toile, deux migrants dont le prix est en train d’être marchandé par un homme qui ne laisse paraître que sa main dans la vidéo. Cette scène a suscité l’indignation de nombreux africains qui ont organisé un grand rassemblement à Paris samedi pour exiger la libération des migrants détenus et vendus comme esclaves en Libye.
Rassemblement à Paris pour dénoncer l’esclavage en Libye
Ils étaient des centaines d’africains à Paris à répondre à l’appel à manifestation lancé par Claudy Siar, l’animateur de couleurs tropicales sur RFI. Si le vice premier ministre du gouvernement d’union libyen s’est empressé de dénoncer la vente des migrants comme esclaves, promettant de constituer une commission qui sera chargée « d’enquêter sur ces rapports de presse afin d’appréhender et soumettre les responsables à la justice », ces engagements n’ont pas empêché des africains vivant dans la capitale française de manifester contre ce retour de l’esclavage sur le territoire libyen. Prenant pour point de départ le consulat libyen à Paris, les manifestants ont pris la direction de l’arc des Triomphes en lançant haut et fort « libérez l’Afrique ». Cette manifestation a eu lieu 24 avant que la convocation de l’ambassadeur libyen au Niger suite à ce scandale de vente des migrants comme esclaves. Sur les réseaux sociaux, la mobilisation ne faiblit pas pour dénoncer cette pratique moyenâgeuse qui a refait surface en Libye. Des footballeurs africains et chanteurs ont condamné cette vente aux enchères des candidats à l’Europe retenus par des rebelles dans le désert libyen.